Certes, il avait belle allure, séduisant (intellectuellement surtout s’entend) avec son dire un peu inédit, pas formaté comme un vieux routard de la politique, montrant une attirante élaboration analytique frisant parfois l’allumage guru, mais regardant et pensant loin. (cf. l’entretien d’E. #Macron à Mediapart qui m’avait intéressée). Charmeur sans doute. Alléchant son « programme » ? Si mince, si trop « futuriste », postmoderne, start-upé, ubérisé et déjà on y devine du creux…
Mais, cependant, bien que pas du tout envoutée, pas transférante une miette, pas dupe (déjà ?), (regrettant, eh oui, le bonhomme tout rond, sa simplicité, sa normalité dont on n’était pas dupe, celant une énigme singulière, regrettant les chausse-trappes dans lequelles il s’était laissé duper par ses bons amis- bon on lui en voulait tout de même de son absence active et décidée au succès possible de Royal en 2007- celui-là qui avait su montrer son élégance et sa grandeur dans ce Paris baigné de sang et d’assassinats,lui autour de qui se rassemblèrent tous les autres en ce jour 11 janvier 2015.. lui humble défait et solennel – oui on le regrette aussi pour ces mesures si mal comprises par les français qui eurent trop tard quelques résultats; il fut torpillé de partout non? radio média ah! France-inter frondeurs même au plus près on a su qu’après comme c’était miné plus le livre ah ce livre que j’ai avalé d’un trait paradigme d’une affaire montée en épingle..) bref cependant.. le nouvel homme-président je l’ai élu par les deux fois sans aucune hésitation ne voulant ni d’une constituante et d’un leader maximo ni d’une fasciste éructante et peu clairvoyante.
Donc revenons à lui, Emmanuel, Manu, mister Président, le bel homme agile de l’esprit et du verbe. Juvénile et viril. La séduction, l’enchantement sans promesses, loin des normes pourquoi pas ? Mais très vite on repère que les paroles restent des paroles, et que les actes politiques ne suivent pas du tout, voire font un 180 degrés. Une tromperie ? A mon niveau d’adhésion non et je ne regrette pas mon vote, mais ce qui advient apparaît comme un symptôme très révélateur du fond des choses.
Le « en même temps » théorisé comme un principe, crée de nombreuses difficultés, et pousse forcément ici ou là soit à l’inhibition soit au passage à l’acte. Le choix nécessite un choir mais si l’on veut faire croire à tous qu’on va les satisfaire, le réel impossible surgit tôt ou tard, et l’embarras ou le déni ou l’évitement qui va avec. Le jingle- ritournelle « nouveau monde-révolution » apparaît vite comme une méprise, même si l’intention pourrait être louable; le « avant moi le déluge » lui aussi est d’une telle naïveté et au fond laisse supposer qu’on prend l’autre vraiment pour un imbécile.
Le risque qu’a pris Hollande en sortant des chemins tracés droite- gauche / offre-demande l’a desservi à cause d’une communication plus bas que zéro, là la com. pourrait desservir celui-ci, alors qu’apparaît une politique résolument libérale de droite sans grande visée progressiste, sans souci des inégalités béantes – (je ne vais rien dire sur l’écologie… too bad !)
Autoritaire et narcissique. Imbu, et par trop voulant se montrer sûr de lui. L’autre face du séducteur brillant…
Le masque tombe, le charme se rompt, l’énigme vient en creux donner forme à une sorte de vide qui parfois dénote une posture chancelante; la parole n’est pas toujours contrôlée, contrôlable; elle lui échappe comme à nous tous, alors son impétuosité séduisante se transforme en vacillement quasi autocrate, on pourrait y déceler un embarras; bref : est-il à la hauteur ? Aurait-il assuré face à une si grande douleur collective des attentats ? Une telle effraction de douleurs violentes, où jamais l’homme-Président Hollande ne fut mis en cause et c’est heureux ?
Son atout principal : il sait que nous n’avons que lui, nous les démocrates. Il doit ne pas jouer cela comme un atout jamais à perdre. Car les populismes, dont il a aussi de la graine, sont là dans le lit, dans son lit, il en partage la couche (au moment où j’écris résonnent en moi toutes ces paroles insoutenables de G. Collomb sur les flots de migrants qui vont nous envahir, paroles jamais démenties, informations mensongères livrées aux français là où devrait courageusement se dire la réalité éclairée; un deuxième Aquarius est arrivé, encore une fois nous n’ouvrons pas nos ports, le Président est comptable de ça, certes ce n’est pas si simple, il faut faire Europe, mais ne devrait-il pas incarner devant nous tous le message de l’accueil? )
Autre chose. Je ne résiste pas à l’envie de relever cette narration de lui-même respectable mais qui dit bien sa fiction :
« J’ai connu les odeurs des fleurs / d’abord chez Colette ou Giono avant de les respirer moi-même… » Comment ? ce bambin ne sortait pas, était enfermé dans une bibliothèque ? n’a pas croisé une seule odeur de fleur réelle, les deux réelles, l’odeur et la fleur, d’ailleurs on dirait plutôt un parfum qu’une odeur non? ah heureusement il y avait sa grand-mère « Ma grand-mère m’a initié au premier Giono, celui de Regain et de Colline, au merveilleux Giraudoux que plus personne ne lit aujourd’hui, à Colette énormément. » Sans doute sans le savoir a-t-il pu être « initié » là à l’ »odeur » d’une femme, sinon son parfum.
« Ensuite, au cours de l’adolescence, il y a eu Gide et Camus. Proust et Céline sont venus après. Un livre comme Les Nourritures terrestres a été très important pour moi, en même temps que j’étais touché aussi par Camus. D’un côté, Gide l’intellectuel devenu sensuel, et de l’autre côté, Camus arrivant de la Méditerranée, avec son côté brut, minéral, devenant intellectuel engagé. Il y eut aussi René Char, pour la poésie ». Diantre que de monde ! et pas des moindres ! Quelle maturité naissante !
Cette construction, cette énonciation toute imaginaire sied à un jeune poète, ne l’est-il pas un peu ? (à 16 ans il voulait être écrivain : « Etes-vous sûr que vous auriez eu la vanité et l’humilité de devenir écrivain ? La vanité, oui, l’humilité, non. » ) mais à un Président ? la froideur brutale du réel ne lui est-elle pas trop difficile, heurtante, voir insoutenable? Du coup il faut soit rabaisser, mépriser, soit toucher, embrasser, palper, vérifier que l’autre est bien là en chair et en os et que peut être on va pouvoir le mettre dans .. sa poche. Il y a là quelque chose d’une manifestation de toute-puissance, qui prête à sourire, et qui cause ma tendresse, mais si ça rate ça rend plutôt ridicule et… si ça rate pour lui, ça rate pour nous tous..
Il a voulu faire famille, comme on dit, pas un parti, une famille, un groupe, une start-up disent beaucoup. Autour de celui dont l’attrait pour le théâtre, la jouissance d’être regardé n’est pas feinte (ah cette intronisation au Louvre couvé du regard par son private boy !) donc il était logique qu’il passe par-dessus la jambe nombre de règles institutionnelles, qu’il s’en balance tout en nous serinant le grand couplet de la République exemplaire (ni le premier ni le dernier – en fin le dernier j’espère pas !). C’est tout ce que nous révèle l’affaire de l’homme garde-corps dans lequel il semble bien que l’homme-Président ait mis toute sa confiance (sa vie non j’espère que non pas jusque là). L’encenser, le couvrir, le protéger (alors que depuis très longtemps les alertes ont été lancées sur les coups de tête de celui-ci). Un signe de paternité ? de bienveillance paternelle ? fraternelle? un trait de virilité en miroir, une fascination pour la double posture : je te garde – et je ne me garde pas / je suis le président- je fais comme je veux.
Virilité, paternité sur-jouées ? L’envers et l’endroit n’ont jamais été aussi flagrants chez un président . « Qu’ils viennent me chercher » certes résonne N. Sarkozy, mais surtout on peut décliner ça : seul au milieu de la cour l’enfant qui veut être grand, qui a peur au fond, défie ses maîtres, ses parents, il a fait une connerie, il le sait, mais il défie l’autre; ça peut aussi être le petit qui défie les plus grands, en tout cas cela met en scène un autre -Autre face à qui seul il se tient / idem le voyou, ou bien le reclus faisant appel au gendarme, ou le preneur d’otage, tiens le preneur d’otage pas mal ça – qui est l’otage ? nous ? la République ? Qui est : « ils »? Il le dit effrontément : les pouvoirs les contre-pouvoirs, tous les autres il y a dans cette phrase une énonciation narcissique primaire infantile qui fait demande sous forme du défi. Ça ferait sourire (ça me fait sourire on la voit cette scène de l’enfant pas content qui veut braver le monde entier, on le voir le miroir avec son garde et sa transgression violente). Même pas peur !
L’autre – garde-corps – est un petit autre révélateur de la vacuole humaine, un dévoilement du rien du Président, et de cette nécessité extrême de protection (on ne conteste pas la nécessité de sécurité d’un président et la nécessité d’un coin privé, on a jamais rigolé avec le scooter de Hollande ) là ça frise le trop, le gonflement imaginaire, ou alors ça cache quelque chose on pourrait dire… une sérieuse discordance R/I là où tout de même la seule réponse qu’il nous donne est une intervention quasi privée entourée de ses supporters pas une adresse publique officielle de président qui ferait symbolique(transgression alors, lui aussi mélangeant impunément le privé et sa fonction) les deux corps n’en font qu’un apparemment.L’incarnation se fait auprès des siens. Tous les autres sont dehors..
L’autre le met dans l’impasse. L’autre qui usurpe les fonctions (payé grassement pendant sa « suspension », scellés posés mais impossible de faire la perquisition.. etc.. etc..) et que pourtant il couvre déloge le Président de sa fonction de Président de la RF (avec son consentement ?) révèle le rapport de l’homme Macron avec le pouvoir (ce pouvoir séculaire républicain n’est-il pour lui qu’un pis-aller par rapport à un un pouvoir supérieur ? divin ? monarchique.. ? Cela éclaire au mieux comment il vise les pouvoirs, vise les parlements, veut jouir de plus de pouvoir encore avec son cercle autour de lui, qui il veut comme il veut. C’est en cela que cet évènement fait affaire de la violence de l’état qu’elle vient révéler. Et de la vigilance à garder sur la vitalité démocratique.
(ce ne sont que des hypothèses actuelles – avec tout le respect que je confère au Président #Macron)
Chaque voix muette est une voix contre la démocratie
Caravage Garçon mordu par un lézard
Le pire à l’horizon
Ce n’est pas la peur, c’est la possibilité du pire à l’horizon qui fera voter. Pour beaucoup la conviction sera là, plus que dans le choix du programme. Une autre forme de « conviction ». C’est sans doute à regretter que le désir vers l’idéal soit tronqué. Le désir l’est toujours cependant, il n’est jamais pur. Pour la Chose politique, il essaie de naviguer au près jouant du transfert et du rapport imaginaire à untel ou unetelle.
Ce fut mon cas en 2007, cette vaillante et audacieuse candidate #Royal brisant les tabous à gauche et à droite. Allant jouer le Romeo sous les fenêtres d’un #Bayrou quelque peu transi et timoré. Une Femme, diantre que nenni! Mieux vaux un #Macron non? Dommage. Regrets pour l’histoire de France. En 2012, sans emballement pour François #Hollande , que petit à petit on découvre et au fond on estime. Et quel’on regrette.
Actes et conséquences
Là, pour l’heure, beaucoup de colère contre les saboteurs incessants. Du même camp, dans une situation si difficile, si tendue, si douloureuse. Ont-ils un seul instant réfléchi à la portée de leurs actes ? Les conséquences sont là : #Hamon n’ouvre pas, continue comme un gamin à ne pas comprendre sa responsabilité dans la non adhésion de beaucoup. Pourtant il avait un boulevard. Des belles idées, des belles perspectives, (même si il n’y a rien d’inédit à revenir à une politique de la demande, quelle subversion!). Il eut juste fallu qu’il renonce à régler des comptes, qu’il prenne l’ampleur du costume Président, plutôt que faire la cour à Jadot2% et #Mélenchon, poule « sanguinaire » aux œufs d’or. Quel gâchis! Le « peuple » social-démocrate ( appelons-le comme on veut) était là, prêt, dispos, faisant fi des affronts. Sans doute plus emballé que par le jeune pagayeur #Macron (Ou pagailleur? Il la met bien la pagaille en tous les cas).
Mais non, il fallait persifler, attaquer, insulter, se plaindre plutôt. Et dénier les conséquences des actes posés aux yeux de tous, comme les motions de censure. (Je me demande souvent : un député doit-il surfer sur l’opinion pour lui plaire, ou plutôt l’éclairer, expliquer? Tous ces frondeurs n’étaient guère nourris de courage au fond, plutôt mus par le souci de garder leur siège).
Le pire/l’ignorance
Là, ici, maintenant, il y a le danger de l’ignorance. Il y a l’attirance du pire, #MLePen.
Mais aussi d’une tout autre façon, hélas, vient le risque #JLM même s’il n’est pas « le pire ». Il y a de grands différences, ils ne sont pas en miroir, mais leur élection aurait des conséquences néfastes, l’un et l’autre. Et puis tout de même ils jouent sur les mêmes cordes (peur colère rejet Europe Russie etc.. JLM ne dit-il pas « rendre la France aux Français »)? ((Un votant Mélenchon : « pourquoi pas voter FN pour casser la baraque ». #le79inter no comment..)
De #Fillon je ne dis mot, je ne peux concevoir à ce point la catastrophe morale qu’il illustre pour représenter la France dans le monde.
Ne nous y trompons pas avec #MLePen c’est la prise de pouvoir sur l’Etat, utilisation possible de l’article 16 de la Constitution vers les pleins pouvoirs, main mise sur police justice armée culture (et n’oublions pas les psychanalystes visés comme jamais); l’alliance pour le désordre du monde Trump-Poutine. Racisme, haine, et peur, déroute bancaire, économique. Grande confusion.
#JLM c’est plutôt miroir aux alouettes, inconséquence économique et géopolitique, promesses tous azimuts impossibles à tenir. L’isolement. C’est aussi déroute. Et, par en-dessous, rien de paisible. Pour une part non dite, l’appel à l’insurrection sans mesurer les conséquences, lâcher les freins de la pulsion, de la jouissance, surmoi et ordre. Rien d’une révolution paisible. #JLM a ourdi (hélas comme la blonde!), a nourri la colère primaire, il s’est nourri de cela contre le pouvoir depuis cinq ans. Il l’a cultivée, engraissée, engrossée savamment et sauvagement en même temps. Et à regret je le dis, il a nourri ainsi, en authentifiant toute plainte individuelle et collective, en la labellisant comme juste et légitime sans éclairer sa part imaginaire, en vociférant de façon accusatoire contre le pouvoir, il a nourri sciemment la nauséabonde solution possible vers la voie #LePen.
La blonde et sa tactique de la parole vide, du tout se vaut dans la langue, le blanc, le noir, pourvu qu’on la croit, la parole jouissance, celle qui ne fait pas appel au savoir, mais aux tripes profondes de notre détestation de l’autre, l’ennemi, l’étranger, ( celui à qui l’ « on » donne tout pour jouir mieux que moi, et moi ceinture). Ça marche, ça devient vérité, même pas post. Passion de l’ignorance exploitée H24. Et… relayée en continu.
Not concerned
Et puis il y a les « #PRAF » (Brice Teinturier) pas innocents non plus, les tenants de la responsabilité imputée à l’autre : les « Plus Rien à faire », les « j’m’en tape », les « tous pareils, tous pourris », les « rien ne change pour moi », les « je demande pour moi, on ne me donne pas, de l’autre je m’en fous ». Et puis il y a ceux qui s’en vont se promener, ferment les yeux, « on s’y fera, ça n’arrivera pas » ne ferons même pas de procuration. « Pas pour moi, mon monde est autre, elle ne passera pas ».
Ou bien « ça changera quoi? » « Je suis intouchable dans mon bonheur, ma vie locale, sociale ». « Ca ne sera pas long ». Les inconscients aveugles de ce qu’enseigne l’Histoire universelle, les histoires de tant de pays et leurs dictatures, que pourtant, en libertaires de gauche éduqués bien souvent, ils ont suivi avec passion. Comment leur faire entendre que chaque voix muette est une voix contre la démocratie?
« l’abstention peut dévoiler, sous sa face de renoncement, sa face de folie, où se loge un fantasme d’abandon à la catastrophe qui peut être mortel (5). L’identifcation au meneur selon un trait d’idéal, qu’avait dévoilé Freud dans les années 30, est remplacée par une jouissance mortifère. » Eric Laurent LacanQuotidien 644
Un vote rien d’autre
Car il nous faut pour l’heure prendre acte du Réel? Et donc, pour beaucoup, du compromis incontournable à accepter. Du choix sans doute forcé qui nous échoit. Nous éloigne-t-il d’un idéal? Pour ma part, je n’aperçois aucune lumière idéalisée à l’horizon gauche gauche. Du calcul, masqué, usant des mêmes ficelles sous la promesse d’une Constituante fake. Nous ne pouvons nous offrir le luxe d’un faux idéal tronqué, une fantasmagorie archaïque et inadaptée à l’Actuel. OU bien d’un beau « programme » qui aurait pu faire envie, mais qui se noie dans le subjectif d’un règlement de compte et qui ne renonce pas à une certaine illusion archaïque.
Il eut fallu François #Hollande twice. Pour une poursuite affinée, avertie de la reconstruction entamée. François Hollande rendait la France plus aisée, malgré les résistances, les contestations, et les malentendus en boucle sur une seule phrase tronquée (ennemi/ monde de la/finance..). Il aurait dû durer, car les temps troubles nécessitaient cela, et qu’il avait acquis une force et un savoir. Nous nous devions cela.
Là s’orienter du Réel impose un vote. Un choix forcé. Pour déjouer la nécrose possible d’une blonde brune. Rien d’autre. Sans discussion.
Juste avant le deuxième tour des #Présidentielles2017. Il a fallu hier soir supporter l’horrible mégère gueulante et menteuse, dont la stratégie d’embrouilles et d’insultes n’a pas su masquer le vide sidéral du programme, qui n’a pour ossature que racisme, xénophobie, et haine de l’autre. Et pour finalité la prise de pouvoir sur l’Etat Français.
Prenons garde. J’espère que quelques-uns de ses « fans » hypnotisés saurant retrouver le chemin de la démocratie; souhaitons-aussi ardemment que les « révolutionnaires » insoumis prendront le temps d’éprouver leur vérité intime et poseront (enfin!) l’acte, le seul acte qui compte à ce jour : #jevotemacron
Lassé sans doute par les « trahisons », par la distorsion entre son envergure à l’étranger, partout ailleurs qu’en France et le presque mépris dans lequel il était tenu ici, François Hollande tire sa révérence. Comme un homme qui a donné beaucoup, et qui se retourne, et ne retrouve plus les siens, (enfin certains « proches » dont il ne tarit pas d’éloge dans le livre # Unpresidentne devraitpasdireça, Valls notamment. Finalement Macron aura été plus « propre » dans son départ..)
C’était sans aucun doute une des personnes les plus exemplaires de cette République, sans embrouilles, sans intrigue flagrante en tout cas. Notre Président. « Président » qui le nommait ainsi ? Personne ou presque ne le nommait ainsi dans les media! L’avait-il à ce point voulu, provoqué? Sans but, sans cap, voilà comment on l’habillait, alors que tous ceux qui le connaissent disent sa grande détermination en chaque chose. Ne pas oublier son implication et son efficacité et sa respectabilité à l’étranger. Ne pas oublier comment les choses se sont améliorées, et tout cela que d’ici peu nous allons tant regretter. Etre conscient de ce qu’il a fait, ce qu’il fut, ce qu’il dit, comment il a oeuvré pour le pays, ce qu’il sait de la politique, l’homme « de la synthèse », le « mou- comme-un-caoutchouc-flou-comme-un -loup », tous ces qualificatifs sans respect, de toujours, dès le début. Les attaques les ricanements…
Un homme que j’ai appris à connaître, et qui a orienté sa politique par le réel, l’alliance avec Merkel par exemple est au delà des conventions partisanes et idéologiques. Un homme sans doute bien mal servi par ses amis ici ou là, ceux qui disent qu’il ferait mieux de faire ci ou ça, se répandant dans les media..pas très top!
Certes le démarrage fut difficile, les réformes opportunes lentes à se faire, voire ne pas se faire comme cela aurait dû (la réforme fiscale notamment). Mais qui peut dire que la France est en pire état qu’en arrivant? Qui, honnêtement? Pourtant, écoutons les insupportables analyses de M. Seux ou bien d’une Madame Figaro assassine..tout cela à France-Inter, et tant d’autres, jour et nuit, matin et soir… rien ne va, la France est au plus bas…
/ Merci pour le livre, merci G. Davet et F. Lhomme /
Je ne l’ai pas aimé au début, ce n’était pas mon choix; il arrive après le passage à l’acte DSK, et récupère rapidement des voix comme par enchantement (sondages!). Voila que l’on pourrait penser que lui aussi passe à l’acte avec le livre, j’ai pensé ça aussi, j’ai trouvé ça plutôt pas mal comme acte pour sé dégager de tout cet embrouillamini, cet insupportable de l’acte présidentiel permanent. Et puis non, il n’est pas celui-là, cela n’a pas été calculé ainsi. Si acte manqué il y aurait, il serait du côté d’une croyance indéfectible en l’Homme; ce qui l’a fait socialiste, cette naïveté dont on l’affuble, croire que l’homme est bon, croire qu’il ne sera pas trahi, croire que le MEDEF et les entrepreneurs vont le suivre, vont adhérer, croire que la CGT va cesser d’être faussement révolutionnaire… C’est dans le livre que l’on repère à la fois cette naïveté, (le meilleur exemple n’est-il pas cette sorte d’aveuglement au sujet de la fidélité du Premier Ministre?), mais aussi son scepticisme, son interrogation toujours sur le sens de l’action, sur les arcanes du pouvoir, une certaine désolation devant la comédie humaine. Il la connaît pourtant, il était au centre au congrès de Reims, silencieux, absent, pas concerné ( ou trop?) par les mauvaises manières faites à la motion « Royal » et au revirement nocturne. Encore dedans pour la campagne Royal 2006, ou plutôt non, ailleurs pas là.. Sa façon à lui d’être contre? Et son clip de campagne ou l’on zappe Royal. Qui s’occupe de ça à ce moment-là? Valls? Celui qui avec Royal disait « On nous a volé notre victoire? »
Donc il les connaît les coups bas. Pas un ange. Cependant l’étoffe prise, la progressive prise de conscience quant à l’écologie, les valeurs humaines toujours là, les mesures économiques fondées.. les choix internationaux, les idéaux, tout cela vaut. Mais voilà, il devient le bouc émissaire, l’homme à abattre, il ne se garde pas à droite, à gauche, au plus près, au plus loin. Sous un certain angle, l’intrigance vallsienne fait écho à la nuisance valérienne. « Hollande poussé dans l’escalier » laisse entendre Françoise Degois sur C8 le 7 décembre 2016 (excellent!)
Mais pourquoi donc avoir accepté ce piège de la primaire auquel il n’était nullement tenu? Président de tous les français, il se range là comme n’importe lequel candidat socialiste, ce qu’il n’est pas, n’est plus; il n’est plus premier secrétaire. Personne pour lui dire ça, au bon moment, dans ses grands amis? Qui a pu construire ce piège? C’est pour moi un gâchis, une continuité de politique était nécessaire en ces temps troubles. Pourquoi aussi un tel aveuglement sur son PM? Il fallait en changer bien sûr après le fourvoiement déchéance et 49-3. Lui envoyer le signal de n’être pas dupe, de ce forçage d’aller contre soi-même? Ou alors est-il dupe à ce point? Là réside le « mystère » Hollande..
Sa cote remonte, il n’a pas un mauvais bilan dit BFMTV qui l’a lynché non-stop; on ne peut s’en étonner, l’objet perdu est toujours tellement plus désirable que celui que l’on a; encore plus si l’objet que l’on croit avoir lâché, lynché, abimé, est plutôt un sujet qui décide de s’en aller, de vous laisser, qu’il n’est pas à votre main, qu’il n’a au fond que faire de vous.. toute psychologie infantile connait cela. C’est cela qui reste préoccupant dans notre République, cette demande d’un père à lyncher (pas étonnant que ses enfants réels aient plutôt pencher pour stop); une demande de Père auquel on reproche de ne pas être tout-puissant, pourvoyeur de tous nos besoins, tout en l’accusant de trop décider. Devrait-on le tenir toujours responsable de tout, des frondeurs, des intrigues de palais, des marchés financiers, de la guerre en Syrie…? Il ne s’est pas posé comme père, mais (est-ce une erreur?) comme homme normal? Ce qu’il n’est bien évidemment pas, même s’il y aspire. Provoque-t-il ce vide à dessein? Se sacrifie-t-il? Si c’est le cas je crains que ce soit à perte, tant le candidat à venir ne fait guère l’unanimité chez un certain nombre (et pour cause..).
Ce fut un choc, un vide.
Un choc, un vide, ce jeudi soir 1er décembre 2016. Digne. Prêt à se « sacrifier »; c’est nous tous qui sommes sacrifiés par la gaminerie utopique et mensongère des vrauchistes de tous poils, leur inconséquence parlementaire et leur dérobade. (Car dérobade il y eut : être député est-ce seulement être récepteur des demandes et des plaintes, ou bien aussi être éclaireur des réformes à venir? Sauf à juste vouloir garder son siège.. ) Vers qui s’orienter pour que cette République préserve, comme il l’a fait, le modèle social tout en modernisant notre société, écologise davantage nos vies (même si la prise de conscience fut bien longue), garantisse nos libertés malgré les menaces permanentes des crimes racistes et fondamentalistes. Trop de marigots, trop de tambouilles..les socialistes n’ont jamais été en reste pour magouilles, coups de poignards, trahisons, batailles de pouvoirs sans aucun intérêt collectif. Ils mettent à nu les enjeux des motivations inconscientes de chaque humain pour le pouvoir.
Et puis, rire de lire et d’entendre les journalistes parler d’un homme blême à la voix tremblante, moi j’ai rarement vu un homme aussi assuré de son acte. Dès son arrivée au pouvoir, il pleuvait, et ça jouissait d ‘en faire un petit homme ridicule, gris, sans envergure, (méchants gamins grimaçants!), ça lui taillait déjà un costume, de partout, ah media! et vos libertés jamais analysées, certes légitimes, mais sans nuances et peut être parfois contraintes, en êtes-vous conscients? Et tous ces alliés objectifs de nos libertés perdues!!! Mais aussi dire merci Agnès B. Biolay Deneuve Laure Adler.., tous ces soi-disant people et leur grande lucidité, merci Philippe Caubère libé 201116, Silvia Ullmo Le Monde 291016, Fethi Benslama Le Monde 021216; tiens! tout cela ne circule pas beaucoup, mais pourquoi donc, ah oui ça préfère ricaner, ce fut non- stop, non cela n’est pas une vue de l’esprit, si j’en avais eu le temps, j’aurais noté chaque jour les mensonges erreurs balivernes oublis censures déformations etc.. quant aux actions du pouvoir.
Je n’ai pas de réserve à faire sur sa façon de conduire la Nation. Sinon mon exaspération au sujet de la déchéance de nationalité, qu’il a reconnu lui -même, et la maladresse des 49-3, agité par un certain M. Valls. La conduite intérieure, la dignité affichée qui dissimule l’ébranlement intérieur lors des attentats, là encore cette croyance en l’humain (après la marche de janvier qui rassemble tant de nous tous) qui l’amène à s’engager sur la déchéance, croyant rassembler..
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M. Valls: une laïcité rigide, fermée, plutôt démolisseur, non écolo…les #roms la #République en boucle comme un slogan la #laïcité étroite le #burkini la #déchéance, les manoeuvres peu honorables participant à l’empêchement de FH… tout ça tout ça…#Valls sanguin, rigide emporté par ses passions et sa vérité peu dialectique. Sa propre muleta à lui tout seul; faire un foin pareil, une telle intox au sujet d’un livre plus qu’honorable, auquel il a d’ailleurs participé, c’est faire preuve de peu de discernement ou/et de grand besoin de nuire. mais ça y est nous y sommes, il y est presque :
Hollande Valls « la créature » Davet Lhomme 2016
« Putain, tu es là.. » et si c’était cela, juste cela l’insupportable pour Manuel Valls? La révélation faite dans et par ce livre de son ambition et de son dessein? La com’ se charge du reste, hurler avec les media et la droite à l’infamie du Président.. Et.. ça marche… J’ai dit bien avant déjà ce que j’anticipais (voir billets infra par exemple nov12 : « De M. Valls, que nous avions vu si engagé (tardivement) avec SR au congrès de Reims, on ne dira guère. La prise de position avec les Roms est tout simplement pour moi insupportable. .. C’est tout de même très inquiétant que M. Valls ait une telle cote chez les Français en surfant sur les pires idées de ségrégation et de rejet. « Servir la France, pas se servir » dit SR. Au choix, en ce qui le concerne. Mon opinion est faite. Il vise plus haut.. ».)
Là, donc, il en faudra(it) beaucoup pour me convaincre..
Je vous renvoie aussi à cet excellent billet : (bruno roger petit) : « Manuel Valls ou l’art de la dissuasion en politique, jouant de la menace de la rupture, de la démission, du départ en fanfare, coup d’éclat permanent exercé à l’encontre d’un président qui déteste qu’on lui impose ce type de rapport de force, ne l’affronte jamais, et préfère l’esquive et la fuite dès lors qu’il se sent prisonnier. » Sinon? Macron? à voir.. à suivre… côté écologie en tous les cas c’est le grand néant partout…
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Ces années furent pour moi un trop plein de ricanements malsains…un étonnement agacé et parfois douloureux permanent sur la discordance entre ce que j’entends, ce que je vois, ce que je pense, ce que je suis, et et l’écho assourdissant des fausses vérités, des mensonges, des dénis, des intox entretenues. Bon je ne suis pas naïve, je suis plutôt même au fait des noirceurs et perversités humaines, mais je ne m’explique pas bien encore (même si des clarifications se font) comment on en est arrivés là? Et.. je n’oublie rien des stratégies et de ceux qui les agissent..Et je reste par quelques côtés convaincue que, hors primaire, face au peuple de France, avec un autre premier ministre, et l’évolution récente d eta baisse du chômage, ça aurait pu le faire… Trop de si.. sans doute! Gâchis!
invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la HauteAutorité de santé « Invite le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS. » ce qui n’est pas exact.
« Le président de la République, lors de son intervention (4) à cette Conférence nationale, a annoncé que le 4e plan autisme était celui « de l’apaisement et du rassemblement » :
« Nous devons avoir toutes les réponses les plus adaptées sans préjugés, sans
volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre ». »
A vous de voir, de penser, de comprendre, de savoir, d’envisager ce que représente cette action lourde de sens et de conséquences pour nous tous
La nuit/ les bars les clubs les rues les jardins les apprentis dans les boulanges dans les garages dans les halles les femmes de ménage traversant l’Ile de France les infirmier(ère)s dans les couloirs les paysans dans les champs les poètes les solitaires dans leur chambre insomniaques les rêveurs des quais de Paris et d’ailleurs les baby- sitters les créateurs les peintres les fous les travailleurs de l’ombre les soldats les policiers les défoncés les thésards les étudiants des CAP des BTS les filles arpentant les jardins les dealers sans espoir les errants magnifiques perdus les amoureux dans les fourrés les voyageurs solitaires et tant d’autres… Le peuple quoi ou ce qui en tient lieu. Il n’y a pas plus d’espoir/de désespoir et de vie à #République ou ailleurs. Pas plus d’intelligence ou de savoir ou de vérité..
#République. Les signes intimes et intenses et partagés des mausolées disparaissent, nos signes, nos solitudes silencieuses côte à côte. A la place, sur la place, une banderole dit « démocratie t’es où? ». Ouf on peut encore le dire!!! Des nuits entières..
Si la mémoire ne peut sans cesse rester intacte, le souvenir doit rester vif de ce qui de façon quasi certaine resurgira. Comme un signal. Sont-ils si éveillés ceux qui veulent s’enchanter de se croire le peuple et la jeunesse sans partage? Sont ils si ouverts sur le Monde? Sinon de se prendre pour une élite Platonicienne pure? Sont-ils conscients de ce qui nous engage précisément comme démocrates, garants des libertés des égalités des fraternités des laïcités?
Que vivants et libres ils respirent, et qu’ils sachent que nous tous respirons cet air souvent nauséabond, mais aussi que nous portons en nous depuis longtemps l’amour de la démocratie, de la liberté, et du vivant. S’ils y contribuent, c’est tant mieux.
Les ratages ne sont pas des échecs ou des désespérances. Les idéalismes utopiques sont souvent, in fine, côté mort plutôt que côté vie. La vie est aussi un consentement, et la liberté un acquiescement.
18 mai 2015 Le Tribunal Correctionnel de Rennes relaxe des policiers suite à la mort en 2005 de Zyed et Bouna, écoliers à Clichy sous Bois . Décision de justice éprouvante…
« Rien à voir circulez » / « le regard parce que c’est les quartiers..le racisme s’asseoit sur de la bonne conscience » / « nous sommes déjà dans les têtes sous la pression du front national et de cette idéologie »..
Ecouter les explications précises de JP Mignard, son analyse lucide, sa colère légitime et son alerte éveillée sur notre lente dégradation mentale et morale.
Humain trop humain chair à canon chair à fric croire à l’Eden
Corps morts engloutis Corps vivants Corps en lutte
Espoir/Désespoir/ Illusion/ Dérive/
Mer à l’Endroit/ Mer à l’Envers
Europe trop fermée trop ouverte Europe forte et fragile
L’Etranger encore et toujours
Lutter sur terre/ Lutter sur SA terre
Migrants Reuters février 2015
L’Enfer est pavé de « bonnes » intentions & le Paradis n’existe pas
Utopie/Atopie
Argonautes Toison d’or / Colons Radeau de la Méduse / Hermione petite fille d’Océan / boat people / migrants de la faim / migrants de la mort / migrants du savoir et de la liberté / L’Europe n’est pas la Terre Promise…
Peu après les massacres.. « Ils allaient mettre la clé sous la porte, ceux-là les ont ressuscités ». dit une kiosquière. « On n’a pas de travail pas d’argent on prend la kalach.; oui les jeunes st perdus » dit l’autre.. Chacun veut donner son sens, sa signification.
république #charlie janvier 2015
«Pourquoi?» dit une banderole à République, sous la statue. Pourquoi? Eux, ils ont dit « Allah ! » le nom de leur Dieu. Aussi : « Venger le prophète! » Inconcevable! Ensuite dans les pays arabes on réagit : « Je suis muslim et j’aime mon prophète. ». Mais personne ne les empêche de l’être, muslim, là où ils sont, si ça leur va. Ici en France laïque il n’y a pas l’interdit du blasphème, il y a la laïcité qui signifie aussi le respect des religions.
#Jesuischarlie, beaucoup se rangent sous ce hashtag ; pour d’autres c’est non, je ne suis pas Charlie, je ne veux pas me ranger là-dessous. Si on veut la liberté d’expression on doit respecter ça.
Ce #, symbole, signe, fanion de ralliement pour une marche en silence émouvant, alternant avec la Marseillaise. Déjà, dès le 7, les rassemblements sur la place Répu, silence triste, recueillement, mots qui surgissent, banderoles, chacun vient mettre son mot, son message, son dessin, son crayon. Le créateur de ce « slogan » (c’est ainsi qu’il le nomme) J. Roncin en donne sa version signifiante : « je suis libre »-« je n’ai pas peur », dès sa création sur twitter. Sous le choc, la nécessité se fait des corps rassemblés, pressés, cette foule compacte.. comme enfants, quand on se serre dans le lit, face à l’angoisse du cauchemar.
Seulement, ce Un est éphémère. Ce « rassemblés » a valeur de fiction trompeuse, trompeuse et nécessaire. Mais c’est beau et fort quand même quand ça parle de la République. Car c’est cela au fond le lien par en-dessous. Un semblant qui nous tient contre les obscurantismes. Ça, la République et son tryptique, à la « place » de Dieu, notre nouage collectif. (Avant on disait « nous », « nous sommes tous des.. juifs allemands », des ceci, des cela, on est passés du nous au je plutôt maintenant..). Et puis du Signifiant #charlie on est passé à l’objet a agalma, si précieux, la parole, le livre, le journal, la liberté, et aussi son envers, objet dérivé, monnayable, du commerce, destiné à quoi ? Une boîte, un placard, la poubelle ? Ainsi de la folie Charlie, les kiosques dévastés, il me le faut, je dois le voir, l’avoir cet objet.. que j’ai tant ignoré précédemment, mais qu’importe. Bientôt je l’oublierai, peut-être, un autre surgira.
Dans son for intérieur, pour chacun avec sa vérité singulière, qu’est-ce qui mobilise, qu’est ce qui pousse à être là, quelle jouissance, quel désir, quelle morale, quelle haine enfouie éventuellement ? Car sans doute pour certains, ne soyons pas naïf, il devait bien y avoir tout de même –un peu- d’amalgame dans les fantasmes au fond, dans des mobilisations de Jouissance guère avouable (tout de même ces musulmans, ces.. arabes..) Et puis reviennent à flots, comme un automatisme, les discours essentialistes, les vieux réflexes de confondre musulmans et banlieues, même si bien d’autres français de religion musulmane ne sont pas dans les ghettos et que « la communauté musulmane en tant que telle n’existe pas » (Olivier Roy). En tout cas pas plus ou moins que toute autre, ici, dans notre pays.
Je ne lisais plus Charlie depuis pas mal de temps. J’avais cessé. Bien sûr je savais qu’il était là, qu’ils étaient là dans notre monde, je jetais un coup d’œil sur les Unes en passant, mais l’envie m’avait quittée.. Je ne sais depuis quand (avant le clash Val/Siné déjà, même si cela n’a pas aidé). Parfois, pour le train, mais tant d’autres livres à lire. Sans doute cette outrance parfois m’insupportait ou plutôt ne me disait rien, les textes non plus. Dernièrement je ne sais, je ne peux dire.. Cela n’empêche pas de les pleurer, de pleurer tous les morts de ce terrible massacre. De vouloir que l’ironie et la moquerie et le persiflage puissent avoir libre court dans les limites de la loi. (Trop de lois peut-être d’ailleurs qui empêchent la parole, l’insulte ? Non ?). C’est là un premier hic, car il faut interpréter la loi, et de préférence à géométrie pas trop variable. Car il y a une certaine sensibilité chez les musulmans, quant au « deux poids-deux mesures ». On peut le penser comme parano ou pas, mais cela est bien réel et bien ancré. Je n’oublierai pas la tête de mon kiosquier le jour des caricatures : accablé, désemparé, comme si l’atteinte avait été physique.. Lui un homme éclairé, éveillé, imaginons bien d’autres..
Je suis.., un Signe, unité Symbolique un instant, comme un seul Homme, et.. « le sang impur des « féroces soldats » qui viennent égorger nos fils nos compagnes ». Je suis ceci, je suis cela, registre des identifications, comme appartenant à un ensemble ou s’en différenciant, comme Un ou comme tous, en tout cas toujours dans le registre des semblants, et soumis à une incomplétude fondamentale de l’être, ou comme dit la psychanalyse au manque-à- être. Aucune identité ne me définit tout. Peut-être est-ce une différence avec le « sujet » de la religion, déjà et toujours identifié, identifiable avec son Dieu? Comme un Tout.
Etre-ne pas être, qui suis-je, où puis-je me ranger, avec qui, contre qui? Qui me reconnaît comme enfant de sa patrie, et qui pourtant m’exclue dans ses discours et me discrimine ? A foison, les questions fusent, les reproches, les certitudes voire les convictions ; quand elles se disent, c’est déjà mieux, mieux que le silence et la fausse quiétude qui dissimulent la détermination criminelle à venir.. (Mais comment pouvaient-ils tenir ainsi, déterminés à tuer, et en apparence si conformes, si bons voisins, sinon convaincus par une telle « foi », une sorte d’envoûtement? (selon les témoignages de Dounia Bouzar : tentatives de déstabilisation, d’isolement, de déconsidération des proches des familles.. surfer sur les crises existentielles des adolescents. « Ma famille est pourrie » me dit une adolescente..)
Détermination des désespérés, construite sur un sentiment d’abandon de l’autre (Les deux frères « retournés » en venant dans la ville, et passage par la prison) ? Je n’excuse rien n’est ce pas, je parle pour créer un peu de vérité et de sens. « Si à la sortie du foyer, on s’était occupé des Kouachi, cela ne serait peut-être pas arrivé », peut-être.. Quelle est la part de chacun dans son destin, dans la conduite de son destin, dans des rencontres qui sont des mauvaises rencontres…Il faudrait faire la genèse d’une conversion, et puis.. d’un crime. Sa causalité inconsciente. Comment se noue pour eux intimement le destin : par exemple, l’ironie de se faire abattre dans une imprimerie ? Calcul, stratégie, message ? Et puis abattre une policière, intention, vengeance d’un ami abattu lors d’un vol ? Ces « coïncidences » sont glaçantes.
La parole des imams, sans aucun doute, doit changer, leur formation, leurs prêches. Déjà cela bouge ; certes, pour certains, c’est sciemment qu’ils endoctrinent, convaincus eux aussi, mais pour d’autres, c’est faute de pouvoir oser se démarquer.. Il leur faut faire preuve de courage et de clairvoyance, mais quelle est leur marge de manœuvre ? Comment s’opposer aux positions idéologiques, aux enjeux autant politiques que religieux ? On dit qu’il faut construire l’Islam de France, certains évoquent l’idée d’un clergé. Eclairer sur les malentendus, les mésinterprétations volontaires (djihad, charia, prophète..). Les imams doivent expliquer, mais il n’y a pas une seule parole, pas une seule ligne ; inventer un islam français ? « La théologie n’incombe qu’au croyant. Le blasphème aussi », « Dans ces caricatures, je ne voyais pas d’insulte. La liberté en général, c’est ce qu’il y a de plus cher », « Chercher le martyre à travers le crime c’est une aberration théologique » des paroles sont celles de Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux. ici et ici.
Nous ne sommes pas exclus de la crise de mutation profonde de l’Islam, ses extrémismes rivalitaires, salafistes, djihadistes, ses tactiques (ennemi proche, ennemi lointain), ses lectures et ses interprétations multiples, ses orientations plus religieuses ou politiques, le chisme chiite-sunnite. Ce qui, peut-être, à contre-courant d’un obscurantisme à l’oeuvre (on le voit ces jours-ci), se lève dans tous ces états au pouvoir fort, où la religion n’est pas séparée du pouvoir, redouble ainsi la crise par un conflit entre aspiration à la démocratie (printemps arabes), et pouvoir fort de la religion. (Contre ce mouvement djihadiste politique, ne pas perdre de vue que pour les « djihadistes » les musulmans sont aussi des mécréants, et les premières victimes). Tout cela qui s’agite partout nous traverse du coup aussi, pour le meilleur et pour le pire. On ne peut être à l’abri des effets de cette crise généralisée. Espérons que l’islam d’éveil, dans sa richesse (soufisme etc..) viendra à bout des monstres. (Sophie Makariou l’Obs). Espérons qu’ici même les musulmans, par ce choc, oseront plus sortir du bois, et affirmer à la fois leur appartenance religieuse et leur appartenance citoyenne, leur fierté d’être à la fois les deux, et diront que cela n’est pas incompatible. Qu’ils sauront faire exister auprès des jeunes notamment cet Islam ouvert et cultivé, là où grandit hélas un Islam appauvri, étiolé, obscurci. Comme dans ce hadith « L’ encre du savant est plus précieuse que le sang du martyr » (hadith prophétique de Mohammed rapporté par Nu’man ibn Bashir, et ‘Imran ibn Hussayn). Enseigner les jeunes, mais encore faut-il soi-même être éveillé..
République #jesuischarlie 14 janvier 2015
Alors réjouissons-nous de ceci par exemple : Le manifeste des 5oo noms arabes essentiellement « je suis musulman et je suis Charlie » – « nous ne cèderons pas à la peur ». Des intellectuels musulmans s’unissent contre la terreur. (Dominique Eddé). « Nous sommes Charlie » s’inscrit sur la façade de l’IMA en français et en arabe.
Quant à la politique étrangère française, elle se doit de tenir ferme dans ses décisions, ses choix, sans se mettre sous influence. Tache ardue. Complexité géopolitique, forces destructrices apparemment ennemies, et au fond très complices. Alliés objectifs. Oui bien sûr nous sommes en guerre, la France est en guerre, au Mali, en Irak, en guerre contre DAECH, contre une force criminelle. Elle s’est engagée là et à ce titre elle est très ciblée. Mais attention au choix sémantique, tout mésusage langagier a bien plus qu’on ne le pense un effet en retour, qui peut ici en France être contre- productif. Ainsi devons-nous différencier guerre et lutte contre le terrorisme, faire attention à l’idée de l’ « ennemi intérieur » et à sa localisation exclusive dans les banlieues, qui stigmatise et exclue encore davantage (Attention M. le Premier Ministre à vos « envolées » tellement convaincues.. l’indignation et le diktat ne suffisent pas à soigner les maux profonds de notre France). Et puis, cruelle ironie de voir à Gaza ces manifestants nous menacer de mort, Gaza, Palestine pour laquelle, pour la première fois depuis longtemps, un gouvernement et un Président français ont osé une parole et une position si justes.
Les enfants, les adolescents. Le complot. Ils disent ça certains, on nous la fera pas, c’est un complot, de toute façon on nous exclue. Ils ne comprennent pas, ne veulent rien savoir, baissent les yeux, sont construits comme ça, avec ça, l’idée des injustices du monde, et que (comme dans toutes les religions) une solution, un nouage de paix intime se fait avec et grâce à Dieu comme un sinthôme (Lacan). Ils ne séparent pas, ou difficilement, ces actes impies de leur religion (actes pris dans une logique au fond débile, au sens clinique du terme, si elle ne poussait pas à passer à l’acte, s’ils ne rencontraient pas là les « pousse-à-tuer »), mais aussi de leur rage. Ils sont dans le jeu vidéo, l’armature Symbolique a pas mal pété ; juste Allah sert de poinçon, et l’Imaginaire déferle. La vérité est sur la toile, souvent hélas logée dans des sites et des vidéos fort malveillantes. Il faut bien avoir en tête l’excitation que procure l’idée et la représentation des conspirations, comme un jeu stratégique dans sa logique parano, avec ses traîtres, ses messages cachés, ses espions, ses agents retournés ; se méfier de tout, de tous, plutôt que penser et réfléchir, une défense contre la pensée. L' »autre scène » freudienne n’est plus vraiment « autre », le nouage est défaillant. La pulsion en lieu de savoir, le commandement de tuer pour combler le trou de l’énigme humaine. C’est un peu la guerre leur « survie », ceux-là, à qui se joignent les enfants des plus beaux quartiers, eux aussi en panne de cause, en épreuve du vide, en quête d’humanisme, de virilité ou d’adoration sacrificielle hystérique ; s’en remettre à l’autre, s’en remettre à un dieu jusque dans l’aveuglement des discours délirants et des actes sanguinaires. Ne pas vouloir savoir ça, où ça mène, où ça va, plutôt que rester là les mains vides et le cœur sec à ne pas palpiter.. Des jeunes filles que je reçois affichent pour la première fois le foulard, la robe de prière.. Nécessité identitaire (ponctuelle ? à plus long terme ?). Ces ghettos tout de même ça n’en finit pas.. Les classes moyennes qui défilent pensent-elles au choix qu’elles font si souvent d’éloigner leurs enfants des classes de quartier par exemple ? Car le rassemblement n’exonère pas de repenser son rapport au monde et aux autres.. ni d’interroger nos responsabilités, un par un. Et puis la propagande, les infos en boucle ne nous la servent-elles pas dans une moindre mesure à l’échelle nationale ? A tout un chacun qui peut en faire sa vérité sans mesure ?
Un éducateur « qui travaille dans un collège au pied de la cité » (Marseille) : « ces gamins sont dans un autre monde. Je ne vois pas où a commencé leur mal-être, mais je ne sais plus comment leur parler. Et je me demande qui pourrait le faire. » Lemonde 17 janvier
Espérons que tous ces enfants ne soient pas déjà perdus (Dans une moindre mesure comme ceux de Gaza, de Syrie, et d’ailleurs..). Etre exclu/s’exclure, dans quel sens ça marche, quoi d’abord ? Dans les deux sens. Une alliance objective, entre une défaillance sociale, idéologique, politique de la République, et une montée en puissance de l’appartenance religieuse, de la suprématie de la loi divine sur la loi républicaine de la Nation. Cela semble une constante : la loi religieuse se substituerait à l’être-citoyen ; l’identité serait épinglée par le rapport à Dieu comme principe. Cela vaut autant pour les trois religions ; on l’a vu avec Civitas & co, on l’a entendu dans la bouche d’un ancien président (le prêtre au-dessus de l’instituteur) ; on le remarque dans cette annonce publique faite en terre de France par le premier ministre israélien aux familles des victimes juives : « votre foyer c’est Israel »… Ce ne serait donc pas la terre de France ? Il y a une terre sacrée ? (Ce que l’on reproche tant aux musulmans français, cette double appartenance, pourtant). Merci à cette belle prise de parole : »La France est mon pays.. » (Coralie Miller libé 20 janvier). Et n’oublions pas : « En de nombreux cas un français, né musulman, refuse l’assignation identitaire, veut être un citoyen comme un autre. » (Dominique Eddé. Le monde 21 janvier 2015).
Laïcité, posture des politiques, cadre vide ou réelle armature collective ? Alors il faut écouter, parler, punir mais aussi ne pas punir. Est-ce surtout cela qu’il y a dire M. le Premier Ministre : « il n’est pas acceptable que des gamins. etc..», Table ronde à Libération; est-ce le plus opportun ? Le plus productif ? Ne vaudrait-il pas mieux annoncer sa détermination à faire que tous les enfants de la République aient leur place, chercher l’apaisement ? (Pas plus « utile » et opportun le concept d' »apartheid » ; si M. le Premier Ministre, les mots, choisis, ça compte)..
La minute de silence ? Humm..Leur dire République, faire société, prendre langue. Difficile face au refus, à l’évitement, à la fuite. Les propagandes en boucle, discours de haine.. (Je reçois des jeunes, certains sont tentés par là, je ne crois pas que ce soit la minute de silence qui aide, bien au contraire, laissons les un peu crier leur rage.). Eux/elles, perméables à des discours destructeurs ambiants, en chaine épidémique. Ça ne résonne pas pour tous heureusement. Les aider à se déprendre. A mettre sur la table leurs questions identitaires, à les aider à ne pas dénier leur part d’humanité, leur faire savoir qu’il y a d’autres voies pour être un héros. Ainsi du témoignage de Mourad Benchelali (parti en Irak puis revenu de Guantanamo et de la prison française) : on peut être radicalisé et ne pas le montrer (ça fait peur), comment décider, les mettre face à leur responsabilité les jeunes ? On peut se radicaliser dans sa maison…
Enfin, faut-il encore une fois seriner la nécessité absolue de remettre en circulation associations, éducateurs, psys, lieux d’accueil, de rencontre, avec tous ceux qui veulent (policiers, juristes, historiens des religions, vidéastes, artistes, imams- prêtres-rabbins « éclairés » etc..) pour que la jeunesse de France puisse trouver où échanger in « real life ». Car un corps ça existe, ce n’est pas qu’une image, une vie c’est ici, ce n’est pas forcément le paradis, l’au-delà.., un humain, ça parle, ça échange, ça contrarie, mais ça ne tue pas, ou alors c’est halluciné. La langue, l’usage des mots, la richesse du savoir, inventer, « trouver des phrases qui donnent à réfléchir » (Barbara Cassin), faire jouir la langue, le verbe, leur faire aimer la langue. Leur faire tenir le crayon qui trace la trace de la vie, avec lequel ils se découvrent.
Ils ont aussi raison dans les écoles de dire que la tâche n’est pas que la leur. Leur difficulté aussi. Comment faire ? Comment dire ? D’abord faut-il être un peu soi-même au clair avec tout cela, pas simple, sans manichéisme. Expliquer les lois de la République et qu’ici en France il n’y en a pas d’autres, au-dessus ; expliquer les différences entre offense et préjudice, opinion, délit, liberté d’expression et idées qui choquent à différencier d’incitation à la haine, liberté/sécurité, et tout cela qui sont nos lois communes, et qui nous contraignent tous. Car la liberté d’expression n’est pas absolue, elle trouve ses limites dans le droit, la justice, mais aussi la morale, l’éthique pour chacun. Donc il faudrait qu’essaiment tous ces essaims de mots, de savoir, de corps, d’autres, pour faire barrage aux vérités totalitaires et obscurantistes. Dire l’histoire aussi, leur dire l’histoire, la leur, et celle de l’humanité.. Le sentiment d’abandon est une terre fertile pour tout ensorceleur assassin.
Pour le moins essayons d’élever au mieux nos enfants dans plus de justice et d’égalité ; essayons que les religions ne soient pas sans cesse sur le devant de la scène, dressées, inondant le champ public , mais à leur place. Qu’elles restent dans l’espace intime, dans leur « foyer », qu’elles puissent bien évidemment participer aux réflexions, au lien social, à la culture partagée, mais que leur champ cultuel soit circonscris. Surtout, que les politiques n’en rajoutent pas dans leurs messages, discours, et actes, à laisser penser au statut préférentiel de l’une ou l’autre. Que les politiques fassent exister l’espace commun de notre communauté commune, de nos lois communes, soient acteurs de la clarté et de la différenciation des instances, des lieux, des registres. Ne pas se faire surtout le porte-voix d’une « communauté » (j’en ai marre de ce mot !) Et puis que nos media voraces et trop souvent déchaînés veuillent bien se pencher un peu sérieusement sur leurs comportements et les conséquences parfois peu citoyennes qui en découlent : dérèglement médiatique, outrances voyeuses, dangereuses, attention au glissement Foxnews à la française ! Il a fallu les rappels à l’ordre (Intérieur GIGN CSA) ! Mais je reste sceptique, ça repart de plus belle, qu’importe, ils pensent qu’ils ont tout bon ..ça repart.. Le dialogue des deux frères avec BFMTV tourne en boucle sur les sites islamistes nous apprend Gilles Keppel, par exemple.
Le choc des massacres est toujours là présent, il faut le temps pour comprendre (mais y a-t-il à comprendre?). L’Histoire a-t-elle jamais une fin, une sorte de conclusion, sinon dans les cataclysmes, les déluges, ou autres paradis éternels (et encore!)? L’Idéal doit être à laisser à sa place d’idéal. Le gap entre idéal et réalité est toujours opératoire, il est constituant pour le désir, sauf quand la réalité prend visage de haine/exclusion, qu’elle annihile l’idéal, qu’elle crée le sentiment d’abandon, même si c’est dans une dimension aussi fantasmatique et victimaire. Si cela pouvait réveiller un peu plus « nos » politiques all over the world, et les religieux de partout, et nous tous.. Que d’incohérences dans les mots et les actes, que d’écart entre les mots et les actes : le durcissement récent qui enverrait quelques jeunes en prison pour quelques mots provocateurs, (et aussi des malades psychiques), le discours du PM tant applaudi dont pourtant la tonalité n’est presque que sécuritaire, surveillance.. On attend plus de perspectives éducatives sociales culturelles soignantes aussi.
Le Président français semble avoir pris la dimension souterraine des enjeux discriminatoires. le Président se réveille, ose, dit des paroles justes et mesurées (IMA) s’adressant « aux peuples arabes grands pays amis » et posant les limites : « les règles principes et valeurs de la RF dont une est non négociable : liberté et démocratie ». Il rassemble avec ses mots et sa parole, plutôt que déclencher encore ce qui à chaque instant comme mot malheureux viendrait viser une inscription paranoïaque. Prenons garde à remettre de « l’ordre juste »..La déferlante islamiste et tous les intégrismes doivent être combattus partout, par tous et chacun. Le refoulé coupable de notre histoire commune, la nostalgie inconsciente, Vichy, guerre d’Algérie, colonies, séparation église/état, pointe son nez en chacun de nous dans ses différences, ses exclusions, ses haines, ses deuils non faits, ses divorces (sur lesquels surfent quelques irresponsables), agite encore les vieux fantômes ; il y aurait aussi ici ceux qui n’auraient pas à y être…il y aurait aussi ici ceux qu’il faudrait éliminer, renvoyer pour garder notre vieille terre française catholique blanche. C’est toujours là, à l’oeuvre hélas, ces haines enfouies, recuites !!
Une autre horreur pourrait surgir, surgira bien sûr. Nous sommes dans ce temps là.. mondial.. C’est ainsi.. Vers où ? Vaincront les pulsions de vie. Déjà, de partout, les voix de vie s’élèvent.
Je vous renvoie aussi au dernier billet tristement anticipateur, C’était un temps.. Sans être en rien Cassandre, je comprends mieux la phrase dans ma tête depuis un certain temps. Annonciateur de ce discours de haine et de fausse analyse distillé par des « penseurs » « écrivains » « pamphlétaires » « journalistes », et leurs mots perçants :. Identité malheureuse, souche, suicide, soumission.. Tous ceux qui mettent leur intelligence rusée, leur savoir, et leur art, et leur névrose, au service d’un discours empoisonné et rance.. (Ce n’est que mon sentiment..)