Never Forget #Gaza

Never forget.

« C’était là-bas que le second bombardement [Israélien] a frappé la plage, ces coups de feu visant apparemment les survivants qui fuyaient le site. Au moment de l’explosion, les journalistes présents sur la terrasse ont crié: « Il n’y a que des enfants.' » (The Guardian: 16 juil 2014)

Israeli artist Amir Schiby, created an image of Ahed Atef Bakr, Zakaria Ahed Bakr, Mohamed Ramez Bakr, and Ismael Mohamed Bakr, to honor their tragically short lives.L'artiste israëlien Amir Schiby, a crée une image  de Ahed Atef Bakr, Zakaria Ahed Bakr, Mohamed Ramez Bakr, et Ismael Mohamed Bakr, pour honorer leur tragique et courte vie.

#Gaza. Comment va-t-on guérir ces blessures ? Ces plaies ouvertes, brûlantes, calcinées, odieuses, traces du crime ; les blessures, ici, en Occident, les miennes, les miennes tout d’abord, moi qui voulais tellement croire à cette « voie socialiste », celle-là qui n’a rien fait, qui ferme les yeux et les oreilles, qui ne dit rien ou si peu, qui consent donc, ou qui rappelle 12 jours après qu’elle va donner de l’argent à l’autorité palestinienne, ou encore, plus tard, que non on ne bombarde pas une école de l’ONU. Mais ce ne sont pas les plus graves les miennes, mes douleurs; mon petit égoïsme de témoin impuissant y arrivera sans doute bien, encore une fois, à retourner causes et conséquences de ce drame mondial dont les conséquences sont là pour longtemps. Je n’ai pas été marquée dans ma chair, dans mon être-au-monde oui, dans ma chair, celle de mes proches, de mon peuple, de ma terre détruite, de mon histoire, non.. même si par ricochets cela transforme la nôtre ici.

Il y a aussi toutes les plaies ouvertes de l’Occident, de l’Europe, de l’Europe qui dans son immense culpabilité, n’arrive pas à dépasser, transformer, son histoire contemporaine centrée sur la Shoah ; qui, si elle ne fait pas un pas vers une profonde, sérieuse, respectueuse, analyse du siècle dernier n’empêchera jamais ces crimes odieux, et leur répétition nourrie de haine. L’ Amérique, elle aussi, l’Amérique, qui porte ses crimes, ses exterminations indiennes. Peut-être au fond de lui Obama n’est-il pas fier, est-il douloureux ; certes, il est entravé par le Congrès bien sûr, mais quelle nécessité y a-t-il par exemple à désigner l’« enlèvement » d’un soldat israélien (inventé de toutes pièces de surcroît), comme « une barbarie », après avoir si longtemps fait silence sur tous ces crimes barbares de Tsahal ? Quelle nécessité politique, stratégique, dans ce message partisan ? (idem pour Mister Hollande). Alors un soldat est intouchable et sa vie vaut plus que des milliers de victimes civiles ? On voit là encore une fois combien nous marchons tous cul par-dessus tête, combien nos gouvernants dans nos démocraties n’ont plus de boussoles, ou alors les aiguilles sont désaimantées. Non ce monde n’est pas aimant.

Car si tous ces gens disaient #stop, non seulement disaient stop mais faisaient stop, faisaient stop non pas à Israël, non pas aux juifs d’Israël, non pas aux juifs du monde entier (je passe sur les manips récurrentes amalgamant antisémitisme, antisionisme, et opposition à la guerre menée par le gouvernement de droite-droite extrême), mais #Stop au gouvernement israélien et sa politique colonialiste criminelle et discriminante. Je n’ose même pas espérer que nos « chers » amis intellectuels ici, parnassiens, germanopratins, se décilleraient un instant,  consentiraient quand même à se désaveugler un instant ; c’est terrible, c’est terrible cet objet a, qui nous encombre, cette culpabilité récurrente rémanente (cette tache brune) qui autorise un autre crime. Cet oeil dans la tombe.

Car, ces enfants à Gaza, ils couraient, ils jouaient, ils savaient dans leur corps, dans leur chair, qu’ils étaient dans la guerre. Ils savaient, ils sont nés avec, et pourtant ils jouaient, et pourtant on a tiré une fois deux fois des missiles.

Combien de soldats courageux et braves, effarés (Breaking the silence) ont témoigné des atrocités des commandements, des absurdités, des ordres donnés sans–loi, de la tuerie sans loi. Je tourne et retourne cela dans tous les sens, pour être au plus près du vrai, je ne voulais pas aller jusque là à nommer les choses ainsi, car j’aime aussi Israël, j’aime aussi Gaza et la Cisjordanie, l’Etat palestinien, je les rêve libres, pour que leurs enfants soient libres, libres de jouer, pour que les jeunes gens soient libres, libres aussi de s’embrasser sur les plages, de se prendre par la main, de s’aimer. Mais, c’est, c’est.. ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Pour l’heure, on estime à 200000, voire bien plus, le nombre d’enfants gazaouis qui auraient besoin d’un soutien psychologique… Les plaies, les cicatrices, les larmes, le sang, un peuple entier qu’on assassine.

Certes le Hamas était en train de se calmer, de changer de cap, et sans doute n’avait-il pas d’autre option, cependant il ne représente guère une avancée de civilisation ; évidemment, le gouvernement israélien, en bon allié objectif, comme on dit, ne pouvait pas faire mieux que de le relancer, (car c’est cela qui se passe), pour empêcher la mise en œuvre de l’accord palestinien de réconciliation d’avril 2014 : « Le Hamas et nous-mêmes n’avons pas de conflit sur le fond, Gaza nous ne cherchons pas à y changer la donne politique ni à y établir le pouvoir du Fatah » (sic) dit Giora Eiland ex-chef des opérations de Tsahal.

Combattre le Hamas pour mieux le consolider, empêcher toute tentative de rapprochement avec Abbas, ce qui pourrait mener à un Etat palestinien, compliqué, inconcevable quand on veut assigner les Palestiniens à une place de citoyens de seconde zone. Nétanyahou fait ce qu’il veut, comme il veut quand il veut qui l’arrête? Qui le contrôle ? Car la « victime «éternelle » et sa propagande militaire, son story-telling, ses messages et ses cessez-le-feu unilatéraux, tout cela ce ne sont guère les méthodes d’une dite « grande » démocratie.

Et c’est bien parce que c’est une démocratie que cela nous importe tant! C’est bien parce que c’est chose politique et non une histoire de  Dieu vengeur..

« Nous n’avons rien contre les habitants de Gaza qui ne sont pas impliqués dans le terrorisme ». L’homme qui prononce ces mots est à la tête d’un gouvernement qui vient de tuer des milliers de palestiniens. N’est-ce pas vraiment très inquiétant ? Mais quand à ce point on ne respecte rien, se respecte-t-on soi-même ? Cela n’est-il pas assez inquiétant pour que l’on soutienne les initiatives de l’ONU, messieurs les dirigeants, plutôt que veto et abstention ? Lâcheté ? Real politik ? Ambition ? Mauvais calcul qui n’aide pas à la pacification universelle, qui n’aide pas à dire #Stop à la montée des extrémismes et aux replis identitaires.

Enfin. M. le Président de la République Française, puisque commémorer c’est se souvenir, c’est précisément fait pour que le présent ne répète pas (pas trop) le passé dans l’avenir. Pour cela il faut s’engager. J’attends. Il y a beaucoup de morts inutiles et ces morts vont semer encore plus les graines des haines et des extrémismes. Le gouvernement israélien, votre bien-aimé, paraît-il, ne mérite pas une telle clémence. Elle est contre-productive pour la paix, que vous clamez pourtant. Alors, agissez !

5 août 2014 : Sa mission « achevée », l’armée israélienne se retire de Gaza… et puis? Agir sans relâche pour sortir de cette répétition infinie et cruelle..

1867 Palestiniens tués depuis le 8 juillet..

Tout a été dit, beaucoup de belles et poignantes et courageuses interventions, beaucoup d’analyses lucides et douloureuses. Beaucoup de références et de liens ci-dessous et sur ma TL.

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/07/31/31002-20140731ARTFIG00381-dominique-de-villepin-lever-la-voix-face-au-massacre-perpetre-a-gaza.php D De Villepin « lever la voix face au massacre.. »

http://www.frederichelbert.com/20140728/mads-gilbert-cette-guerre-est-un-crime-contre-lhumanite Mads Gilbert médecin urgentiste « cette guerre est un crime.. »

http://tempsreel.nouvelobs.com/le-conflit-a-gaza/20140724.OBS4641/les-enfants-martyrs-de-gaza-plage.html « les enfants martyrs de Gaza »

http://blogs.mediapart.fr/blog/daniel-salvatore-schiffer/200714/conflit-israelo-palestinien-quand-la-barbarie-repond-la-barbarie DS Schiffer « quand la barbarie.. »

http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/270714/francais-avocat-juif-ne-sarcelles-dans-le-desordre Arie Alimi « français avocat juif.. »

http://www.mediapart.fr/journal/international/310714/palestine-le-revirement-de-manuel-valls  La valse de Valls, pour sourire (si c’est possible..)

http://www.mediapart.fr/journal/international/270714/nous-navons-rien-essaye-d-autre-que-la-force-denonce-une-ong-de-soldats-israeliens?onglet=full Yehuda Shaul Fondateur de l’ONG israélienne Breaking the silence 

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/07/22/un-ancien-officier-israelien-notre-but-etait-de-semer-la-peur_4460857_3232.html Yehuda Shaul

http://www.lapaixmaintenant.org/Vous-l-elite-arabe-d-Israel-etes La paix maintenant

http://uavj.free.fr/UAVJtxt88.html Une autre voix juive : « Non, la politique israélienne ne « se bat pas pour les démocrates du monde entier » ; la politique israélienne couvre de honte et de sang le drapeau israélien ; »

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/07/22/israel-choisit-le-hamas-contre-l-etat-palestinien_4461299_3232.html Leila Seurat  Docteure en sciences politiques « une réponse à la tentative de rapprochement.. » cf 1970 développement Frères musulmans contre OLP

http://www.liberation.fr/societe/2014/07/23/ne-pas-tomber-dans-les-stereotypes-communautaires_1069202 Tareq Oubrou recteur de la mosquée de Bordeaux

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/08/01/l-offensive-d-israel-a-gaza-un-crime-moral-loin-de-la-guerre-juste_4465558_3232.html Jean-Cassien Billier (Maître de conférences d’éthique et de philosophie politique à la Sorbonne): « un crime moral, loin de la guerre juste »

http://www.liberation.fr/monde/2014/07/18/ce-que-nous-voulons-c-est-detruire-l-arsenal-du-hamas_1066591 Giora Eiland, ex-chef des opérations de Tsahal  « Le Hamas et nous-même n’avons pas de conflit sur le fond, Gaza nous ne cherchons pas à y changer la donne politique ni à y établir le pouvoir du Fatah »

http://www.liberation.fr/monde/2014/07/31/gaza-est-ecrase-par-un-rouleau-compresseur_1073692 Nicolas Palarus MSF «Ce n’est pas du tout « militaire » ce que l’armée israélienne est en train de faire ici. La Grande Mosquée, la télévision, le port, maintenant la centrale énergétique : tout a été détruit. Il n’y a absolument rien de « chirurgical » là-dedans. Et pourtant les choses peuvent encore empirer, bien que la situation soit déjà catastrophique.

Selon nos chiffres, il y a 200 000 enfants à Gaza qui ont et auront besoin d’un support psychologique. Pour moi, c’est la population entière de Gaza qui en a besoin.»

http://www.liberation.fr/monde/2014/07/22/ce-n-est-pas-tsahal-qui-vaincra_1068398 Etgar Keret écrivain israélien « la voie sanglante que nous empruntons d’opération en opération n’était pas un cercle vicieux, comme nous le croyions. Cette voie est une spirale.

Et la direction, que cette spirale nous désigne, s’enfonce vers le bas, vers de nouveaux abîmes dans lesquels, à mon regret, nous aurons encore l’occasion de sombrer. »

http://www.liberation.fr/monde/2014/07/28/israel-gaza-au-dela-de-la-peur_1071837 Marius Schattner journaliste et écrivain (Jérusalem) « C’est sur le plan politique qu’il s’agit d’agir. Et là, la balle est, par évidence, dans le camp d’Israël. Reconnaître que le projet d’Ariel Sharon de couper la bande de Gaza de la Cisjordanie par un retrait unilatéral en 2005 était une illusion. Son objectif était de casser en deux le mouvement national palestinien. Dégagé du fardeau de Gaza, Israël aurait les mains libres en Cisjordanie pour, sous Sharon, imposer les frontières de son choix ou, sous Nétanyahou, empêcher la création d’un Etat palestinien indépendant, en créant un fait de colonisation irréversible.

Surtout tenir bon, ne rien faire, brandir encore et encore l’arme de la peur. Les Palestiniens ne sont pas les seuls enfermés dans le piège de Gaza. »

http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/07/17/de-la-cohesion-a-l-arrogance-les-forces-et-faiblesses-du-monde-de-l-ouest_4458782_3232.html Régis Debray « ce serait le moment de remettre en selle de bonnes vieilles idées nées en Occident telle que la citoyenneté, communauté fondée sur une même loi pour tous et non sur l’origine des uns ou des autres, ou encore la laïcité, notion difficilement exportable mais essentielle à la survie. On n’en prend pas le chemin quand on voit par exemple le sionisme laïque des fondateurs se transformer en nationalisme religieux. Même chose en Palestine où ce n’est plus la lutte politique du Fatah qui prime, mais les islamistes du Hamas. »

© evah5

combien de milliers de morts gazaouis faudra il pour sécuriser Nathanyaou?