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Portrait d’un Président en jeune homme #Macron

Portrait d’un Président en jeune homme  #Macron
Hollande - Macron 14mai17
Hollande – Macron 14mai17

Certes, il avait belle allure, séduisant (intellectuellement surtout s’entend) avec son dire un peu inédit, pas formaté comme un vieux routard de la politique, montrant une attirante élaboration analytique frisant parfois l’allumage guru, mais regardant et pensant loin. (cf. l’entretien  d’E. #Macron à Mediapart qui m’avait intéressée). Charmeur sans doute. Alléchant son « programme » ? Si mince, si trop « futuriste », postmoderne, start-upé, ubérisé et déjà on y devine du creux…
Mais, cependant, bien que pas du tout envoutée, pas transférante une miette, pas dupe (déjà ?), (regrettant, eh oui, le bonhomme tout rond, sa simplicité, sa normalité dont on n’était pas dupe, celant une énigme singulière, regrettant les chausse-trappes dans lequelles il s’était laissé duper par ses bons amis- bon on lui en voulait tout de même de son absence active et décidée au succès possible de Royal en 2007- celui-là qui avait su montrer son élégance et sa grandeur dans ce Paris baigné de sang et d’assassinats,lui autour de qui se rassemblèrent tous les autres en ce jour 11 janvier 2015.. lui humble défait et solennel – oui on le regrette aussi pour ces mesures si mal comprises par les français qui eurent trop tard quelques résultats; il fut torpillé de partout non? radio média ah! France-inter frondeurs même au plus près on a su qu’après comme c’était miné plus le livre ah ce livre que j’ai avalé d’un trait paradigme d’une affaire montée en épingle..) bref cependant.. le nouvel homme-président je l’ai élu par les deux fois sans aucune hésitation ne voulant ni d’une constituante et d’un leader maximo ni d’une fasciste éructante et peu clairvoyante.

Donc revenons à lui, Emmanuel, Manu, mister Président, le bel homme agile de l’esprit et du verbe. Juvénile et viril. La séduction, l’enchantement sans promesses, loin des normes pourquoi pas ? Mais très vite on repère que les paroles restent des paroles, et que les actes politiques ne suivent pas du tout, voire font un 180 degrés. Une tromperie ? A mon niveau d’adhésion non et je ne regrette pas mon vote, mais ce qui advient apparaît comme un symptôme très révélateur du fond des choses.
Le « en même temps » théorisé comme un principe, crée de nombreuses difficultés, et pousse forcément ici ou là soit à l’inhibition soit au passage à l’acte. Le choix nécessite un choir mais si l’on veut faire croire à tous qu’on va les satisfaire, le réel impossible surgit tôt ou tard, et l’embarras ou le déni ou l’évitement qui va avec. Le jingle- ritournelle « nouveau monde-révolution » apparaît vite comme une méprise, même si l’intention pourrait être louable; le « avant moi le déluge » lui aussi est d’une telle naïveté et au fond laisse supposer qu’on prend l’autre vraiment pour un imbécile.
Le risque qu’a pris Hollande en sortant des chemins tracés droite- gauche / offre-demande l’a desservi à cause d’une communication plus bas que zéro, là la com. pourrait desservir celui-ci, alors qu’apparaît une politique résolument libérale de droite sans grande visée progressiste, sans souci des inégalités béantes – (je ne vais rien dire sur l’écologie… too bad !)

Autoritaire et narcissique. Imbu, et par trop voulant se montrer sûr de lui. L’autre face du séducteur brillant…
Le masque tombe, le charme se rompt, l’énigme vient en creux donner forme à une sorte de vide qui parfois dénote une posture chancelante; la parole n’est pas toujours contrôlée, contrôlable; elle lui échappe comme à nous tous, alors son impétuosité séduisante se transforme en vacillement quasi autocrate, on pourrait y déceler un embarras; bref : est-il à la hauteur ? Aurait-il assuré face à une si grande douleur collective des attentats ? Une telle effraction de douleurs violentes, où jamais l’homme-Président Hollande ne fut mis en cause et c’est heureux ?
Son atout principal : il sait que nous n’avons que lui, nous les démocrates. Il doit ne pas jouer cela comme un atout jamais à perdre. Car les populismes, dont il a aussi de la graine, sont là dans le lit, dans son lit, il en partage la couche (au moment où j’écris résonnent en moi toutes ces paroles insoutenables de G. Collomb sur les flots de migrants qui vont nous envahir, paroles jamais démenties, informations mensongères livrées aux français là où devrait courageusement se dire la réalité éclairée; un deuxième Aquarius est arrivé, encore une fois nous n’ouvrons pas nos ports, le Président est comptable de ça, certes ce n’est pas si simple, il faut faire Europe, mais ne devrait-il pas incarner devant nous tous le message de l’accueil? )

Autre chose. Je ne résiste pas à l’envie de relever cette narration de lui-même respectable mais qui dit bien sa fiction :
« J’ai connu les odeurs des fleurs / d’abord chez Colette ou Giono avant de les respirer moi-même… » Comment ? ce bambin ne sortait pas, était enfermé dans une bibliothèque ? n’a pas croisé une seule odeur de fleur réelle, les deux réelles, l’odeur et la fleur, d’ailleurs on dirait plutôt un parfum qu’une odeur non? ah heureusement il y avait sa grand-mère « Ma grand-mère m’a initié au premier Giono, celui de Regain et de Colline, au merveilleux Giraudoux que plus personne ne lit aujourd’hui, à Colette énormément. » Sans doute sans le savoir a-t-il pu être « initié » là à l’ »odeur » d’une femme, sinon son parfum.
« Ensuite, au cours de l’adolescence, il y a eu Gide et Camus. Proust et Céline sont venus après. Un livre comme Les Nourritures terrestres a été très important pour moi, en même temps que j’étais touché aussi par Camus. D’un côté, Gide l’intellectuel devenu sensuel, et de l’autre côté, Camus arrivant de la Méditerranée, avec son côté brut, minéral, devenant intellectuel engagé. Il y eut aussi René Char, pour la poésie ». Diantre que de monde ! et pas des moindres ! Quelle maturité naissante !

Cette construction, cette énonciation toute imaginaire sied à un jeune poète, ne l’est-il pas un peu ? (à 16 ans il voulait être écrivain :  « Etes-vous sûr que vous auriez eu la vanité et l’humilité de devenir écrivain ? La vanité, oui, l’humilité, non. »  ) mais à un Président ? la froideur brutale du réel ne lui est-elle pas trop difficile, heurtante, voir insoutenable? Du coup il faut soit rabaisser, mépriser, soit toucher, embrasser, palper, vérifier que l’autre est bien là en chair et en os et que peut être on va pouvoir le mettre dans .. sa poche. Il y a là quelque chose d’une manifestation de toute-puissance, qui prête à sourire, et qui cause ma tendresse, mais si ça rate ça rend plutôt ridicule et… si ça rate pour lui, ça rate pour nous tous..

Il a voulu faire famille, comme on dit, pas un parti, une famille, un groupe, une start-up disent beaucoup. Autour de celui dont l’attrait pour le théâtre, la jouissance d’être regardé n’est pas feinte (ah cette intronisation au Louvre couvé du regard par son private boy !) donc il était logique qu’il passe par-dessus la jambe nombre de règles institutionnelles, qu’il s’en balance tout en nous serinant le grand couplet de la République exemplaire (ni le premier ni le dernier – en fin le dernier j’espère pas !). C’est tout ce que nous révèle l’affaire de l’homme garde-corps dans lequel il semble bien que l’homme-Président ait mis toute sa confiance (sa vie non j’espère que non pas jusque là). L’encenser, le couvrir, le protéger (alors que depuis très longtemps les alertes ont été lancées sur les coups de tête de celui-ci). Un signe de paternité ? de bienveillance paternelle ? fraternelle? un trait de virilité en miroir, une fascination pour la double posture : je te garde – et je ne me garde pas / je suis le président- je fais comme je veux.
Virilité, paternité sur-jouées ? L’envers et l’endroit n’ont jamais été aussi flagrants chez un président . « Qu’ils viennent me chercher » certes résonne N. Sarkozy, mais surtout on peut décliner ça : seul au milieu de la cour l’enfant qui veut être grand, qui a peur au fond, défie ses maîtres, ses parents, il a fait une connerie, il le sait, mais il défie l’autre; ça peut aussi être le petit qui défie les plus grands, en tout cas cela met en scène un autre -Autre face à qui seul il se tient / idem le voyou, ou bien le reclus faisant appel au gendarme, ou le preneur d’otage, tiens le preneur d’otage pas mal ça – qui est l’otage ? nous ? la République ? Qui est : « ils »? Il le dit effrontément : les pouvoirs les contre-pouvoirs, tous les autres il y a dans cette phrase une énonciation narcissique primaire infantile qui fait demande sous forme du défi. Ça ferait sourire (ça me fait sourire on la voit cette scène de l’enfant pas content qui veut braver le monde entier, on le voir le miroir avec son garde et sa transgression violente). Même pas peur !
L’autre – garde-corps – est un petit autre révélateur de la vacuole humaine, un dévoilement du rien du Président, et de cette nécessité extrême de protection (on ne conteste pas la nécessité de sécurité d’un président et la nécessité d’un coin privé, on a jamais rigolé avec le scooter de Hollande ) là ça frise le trop, le gonflement imaginaire, ou alors ça cache quelque chose on pourrait dire… une sérieuse discordance R/I là où tout de même la seule réponse qu’il nous donne est une intervention quasi privée entourée de ses supporters pas une adresse publique officielle de président qui ferait symbolique(transgression alors, lui aussi mélangeant impunément le privé et sa fonction) les deux corps n’en font qu’un apparemment.L’incarnation se fait auprès des siens. Tous les autres sont dehors..

L’autre le met dans l’impasse. L’autre qui usurpe les fonctions (payé grassement pendant sa « suspension », scellés posés mais impossible de faire la perquisition.. etc.. etc..) et que pourtant il couvre déloge le Président de sa fonction de Président de la RF (avec son consentement ?) révèle le rapport de l’homme Macron avec le pouvoir (ce pouvoir séculaire républicain n’est-il pour lui qu’un pis-aller par rapport à un un pouvoir supérieur ? divin ? monarchique.. ? Cela éclaire au mieux comment il vise les pouvoirs, vise les parlements, veut jouir de plus de pouvoir encore avec son cercle autour de lui, qui il veut comme il veut. C’est en cela que cet évènement fait affaire de la violence de l’état qu’elle vient révéler. Et de la vigilance à garder sur la vitalité démocratique.

(ce ne sont que des hypothèses actuelles – avec tout le respect que je confère au Président #Macron)

PSY

Ils sont de retour et ça attaque sec…. tiens revoilà M. Accoyer.

Interdire aux psychanalystes d’offrir leur savoir-faire et leurs écoutes aux enfants et aux familles… rien que ça….

                                                                                         Age sombre

Pour signer la pétition  :

Autisme - Oui au libre choix de la méthode de soin/Non à l'interdiction de la psychanalyse 

et aussi La main à l’oreille  et causeautisme

pour lire la PROPOSITION DE RÉSOLUTION 4134 présentée le 8 décembre 2016 à l'AN 

invitant le Gouvernement à promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de santé  « Invite le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme car n’étant pas recommandées par la HAS. » ce qui n’est pas exact.

Pour un exposé, une  explication, une clarification 

– AUTISME –François Hollande : pas de solution imposée par Maryse Roy

« Le président de la République, lors de son intervention (4) à cette Conférence nationale, a annoncé que le 4e plan autisme était celui « de l’apaisement et du rassemblement » :

« Nous devons avoir toutes les réponses les plus adaptées sans préjugés, sans

volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre ». »

A vous de voir, de penser, de comprendre, de savoir, d’envisager ce que représente cette action lourde de sens  et de conséquences pour nous tous

Brouhaha!

Un tel brouhaha. Comment entendre, comment s’entendre ? Le monde est en tumulte. Un déluge d’informations, souvent sans intérêt. Que peut-on fixer par les mots, écrire sans que déjà une « nouvelle » info arrive ? Peut-on prendre le temps ? On croirait un bourdonnement incessant souvent anxieux, plaintif, critique ou plutôt critiqueur, négatif avant même que rien n’arrive, n’ait fait ses preuves, malveillant souvent ; parfois émergent quelques actes, concepts, idées, perspectives, qui sont annoncés ou reçus comme satisfaisants, mais c’est bien rare. Parole vide/parole pleine disait Lacan. De lui aussi l’idée que nous sommes parlêtres, parlés par l’autre, et que la parole a aussi cette fonction de jouissance. Sur la crête de la vague de l’info-buzz, l’écume signifiante laisse une effluve peu emballante. La démocratie de l’opinion et son partenaire le maître argent, dans leur tyrannie, construisent à un rythme incessant une négativation malfaisante, rejetante, destructrice, sans que l’on n’y prenne toujours garde. (un exemple récemment : Ségolène et les décolletés…vendre.. vendre.. mais ce n’est pas elle qui fait tout ce buzz!! malveillance intentionnelle et méprise! « Osez-le-féminisme condamne la décence selon Ségolene Royal » nous informe Madame Figaro ; Osez le féminisme relayé par Madame Figaro, ça c’est top de chez top comme raccourcissement de la pensée et alliance objective!!

Le danger est partout, rien ne pourra marcher, tout est voué à l’échec, d’ores et déjà : réforme territoriale, pacte de responsabilité, chômage pas d’évolution, non-cumul trop tard, loi Duflot etc.. etc… Pourquoi toute tentative de réforme est-elle systématiquement vouée à l’échec en France ? Pourquoi aussi laisse-t-on passer sans les voir, en tout cas sans leur faire la place qui leur est due, les pionniers, et pionnières, les inventeurs, les visionnaires ?

Ce rétrécissement du jugement, constant, est causé  pour une part par la sur-médiatisation ; le gavage impose la perte de sens, le trop-plein devient du vide, vide de la raison laissant la place au pulsionnel immédiat. Mais ce gavage, cette info en boucle sans analyse (si rare, et presque toujours avec les mêmes intervenants) qui ne permet pas la coupure signifiante, le silence, le manque, où viendrait se loger le désir, n’est pas un hasard, il est pensé dans les agences de com. de sondages, de média (Souvenons-nous « le temps de cerveau disponible »). La précipitation à la fois du temps et du discours obligerait à n’avoir plus aucune autre opinion que celle donnée, désignée, imposée, par les « décideurs » de l’ombre. Nous sommes  dans le temps de la Jouissance : Tout pour frémir jouir râler mais de préférence dans l’insatisfaction, la plainte, le pas assez, le trop, humain bien sûr. Humain car sans aucun doute beaucoup de situations matérielles, financières, sociales, sont préoccupantes. Seulement l’humain équivaut maintenant à des chiffres, pourcentage ceci, taux cela, augmentation ceci, réduction cela. Un être de chiffre à la place d’un être de langage. Le bonheur comme un chiffre, quand aussi et pourtant il est de ce palpitement de la vie… simplement.

Tout de même on y met le paquet en France pour que ça rate. Il semble que jamais autant de monde, media,  politiques, n’aient été contre, n’aient joint leurs voix(es) pour dire que non, que ça ne va pas, que ça ne peut pas marcher. Les opposants et les media en boucle sont les alliés-bazooka, un miroir déformant qui sème la désespérance, source du rejet et de la ségrégation haineuse. D’autant plus que les patrons des media pour la plupart sont majoritairement hostiles à ce pouvoir, une vraie machine de guerre qui rappelle un peu la campagne de 2007. Un raz-de-marée de dénigrement permanent. Hélas avec des alliés objectifs à gauche…Sans doute une certaine croyance et vénération tenace de nos « mythes » fondateurs, la Révolution notamment, nous maintient-elle à la fois dans un mirage et une nostalgie. Le récit « révolutionnaire » sincère parfois, mais aussi propagandiste, peut faire écran à la profonde mutation du monde. Il ne faudrait pas que nos mythes soient une entrave, nous devons les loger à leur place, avec le respect de l’héritage, mais aussi avec la bonne distance.

La plainte, le dénigrement, le blabla en rond, le rien ne va,  c’est dans une cure un moment qu’il faut tenter de faire cesser, par une coupure, une interprétation ; de là,  ouvrir vers le désir de savoir et de faire vérité. Ça opère, bien souvent, sinon c’est la répétition mortifère qui reste à l’œuvre dans son travail de sape dépressive. Notre pays, je le crains, en est là d’une dépression plaintive, récurrente, et de son corollaire inévitable : une demande exigeante de réussite immédiate, pourtant impossible, que savent entretenir tous les bonimenteurs idéologues ; les oiseaux de malheur, les prédicteurs scientistes qui, un an, deux ans, trois ans à l’avance, voient déjà le déficit, la dette, le chômage, notre pensée, notre avis, nos désirs, notre…vie. Les nouveaux divinateurs maudits. La pensée prédictive dans ses ravages, et le formatage sondagier qui se repaît de fabriquer une Misère Mentale qu’il a beau jeu ensuite d’analyser, comme s’il n’en était pas le créateur. J’y vois là un glissement (irrémédiable ?) de notre démocratie. La France serait-elle ingouvernable ? Une « société bloquée » comme disait Michel Crozier  autour de 1968. Une grande difficulté à réformer. On a reproché une absence de cap, mais on a aussi dit ici et là «chiche ».

Et demain questionne l’enfant ? Et après ? L’anxieux aussi demande « et après » ; il n’ose plus sortir de chez lui, ne veut pas voir le voisin, a peur de qui arrive, demande demain, qu’on lui dise demain, ce qui va arriver, que ce soit certain, qu’on ne le trompe pas…Assurez-moi de ma vie, de l’avenir, dit le peuple dans une demande certes légitime, mais aussi, souvent extrême et infantile.. Que l’autre me satisfasse là tout de suite maintenant, ça ne va pas assez vite, ce n’est pas comme ça disent les experts de tous bords, je sais mieux que vous ce que vous devez faire.. (un exemple : chez Taddéi, vendredi 25 avril, beau débat, bel échange concernant les jeunes «djihadistes », cette question plus que complexe, apport précieux de Dounia Bouzar et d’autres.. et bien voilà, déjà les mesures de Cazeneuve ce n’est pas ça, ça ne sert à rien clament des intervenants forts de leur « savoir »). Ne bougeons pas, ne faisons rien, ou alors faisons comme MOI je veux, comme MOI je pense.. la « Je-cratie » disait Lacan « comme égalité à soi-même », sans autre.

Et bien oui, il y a les nouveaux bonimenteurs, qui savent déjà dire.. demain. Qui promettent : Donne-moi donne-moi plus pour jouir pour consommer pour avoir plus, là où le pouvoir impose pour l’heure un moins..

Car bien sûr les politiques doivent se plier aux calculs aux robots aux statistiques, etc.. aux marchés avides de profits criminels et déshumanisés. Ici un billet documenté sur le « trading de haute fréquence » donne le vertige.  Et bien sûr les/des politiques font ce qu’ils peuvent de  là où ils sont, coincés entre le marché spéculatif fou, l’engagement contraignant dans les traités, et le souci (dont je ne doute pas) qu’ils ont de la nation, et du bien-être des citoyens. Le compromis quoi. Là où comme dit Piketty : «Le capitalisme et les marchés devraient être les esclaves de la démocratie et pas le contraire » (Libé 26-27 avril). Devraient  mais..ne sont pas!

Sans doute nos gouvernants socialistes n’ont-ils pas joué de finesse et de détermination, voire de préparation (je l’ai déjà beaucoup dit). Sans doute de vraies réformes fiscale et bancaire, (Piketty, encore, ignoré) dès l’arrivée au pouvoir, auraient-elles permis d’envoyer un message apaisant pour plus d’égalité, sans transgresser les traités Europe. Sans aucun doute le Mariage pour Tous, nécessaire, aurait-il pu être envisagé autrement, avec plus de conviction et d’autorité venant du Président, sans doute, je le dis sans détour, a-t-il déclenché encore plus de peur, de haine, de rejet, révélant s’il en était besoin la gravité d’un fonds réactionnaire terrifiant et.. terrifié face au « progrès », sentiment humain par ailleurs. Cette agitation des peurs recuites et rances, (sexualité, genre, enfants, etc..) révélant une grande bouillasse d’ignorance. ( « dérives » infra).

Alors… faut-il que sur tous les bords autant de « non » s’élèvent ? A propos de tout, sans cesse ? Alors quand tous ces « non »  se lèvent, opposants, on souhaiterait bien aussi entendre des « oui ». On ne peut aller contre le Réel, on doit bien faire avec, en tout cas « du passé faisons table rase » est maintenant utopie mensongère. Car qui a pu croire que François Hollande allait tout seul se battre contre la finance mondiale, allait pouvoir se dédire des traités européens votés, allait pouvoir récupérer, créer ainsi des emplois sans que cela ne touche personne, allait pouvoir « forcer », imposer à des patrons qui pour une grande part souhaitent son échec, qu’ils consentent sans « cadeaux » ? Qu’il allait pouvoir éponger une dette augmentée de 700 MDS comme ça ? Peut-on vivre raisonnablement en continuant d’emprunter autant pour rembourser cette dette ? On peut constater en tout cas la solidité du « modèle français ».

Que veulent-ils ? Que veut-il ce « peuple » ? Ce peuple à qui sans cesse on dit qu’il souffre, qu’il va mal, qu’il est malheureux, qui bien sûr pâtit, mais qui pense surtout, chacun par chacun, qu’il est plus malheureux que l’autre, c’est toujours la même rengaine, je suppose à l’autre plus de jouissance, je t’envie, je te veux prendre ta jouissance, je te hais, (au fondement de tout rejet, de tout racisme, de toute exclusion, qui ne rend d’ailleurs pas plus heureux puisque ce vœu se double toujours d’une grande culpabilité..)
Bref. Que demande « le peuple », comment le satisfaire qu’est-ce d’abord que le peuple ? Ce mot, cette chose, dont tout le monde se gargarise, au nom de qui tant  prétendent parler ? (Taisant les mensonges, les inexactitudes, les leurres à la fois de leurs interprétations et de leurs propositions hors Réel). Est-on assez naïf pour penser que le Président et le gouvernement français sont libres de leurs décisions, leurs mouvements, leurs partenaires, libres de l’autre, tout-puissants à dézinguer la finance internationale. Qui peut faire croire que ce n’est pas une lutte de dizaines, voire centaines d’années, ces combats réellement engagés dans les démocraties contre terrorismes, blanchiments, finances, paradis fiscaux etc.. (sans doute pas assez annoncés martelés déterminés armés mais..) Qui veut faire croire qu’il est possible de gouverner la France sans tenir compte des contraintes européennes est un(e) bonimenteur (euse). On doit regarder la vérité en face mais aussi dire stop à l’ auto-flagellation et aux lamentations. Dire aussi ce qui marche et ce qui peut marcher : ah Royal dit qu’elle veut créer 100 000 emplois (Conférence de presse 25 avril) et … ricanements déjà !…

Dans ce brouhaha, cette confusion mêlée et emmêlée où prospèrent les faux prophètes et les marchands du Temple, dans la traversée d’une crise aussi bien mentale, psychique, que socio-économique, un choix s’impose, à un moment donné, il est forcé sans doute comme tout choix quand il engage le destin, et que le Réel cogne si violemment : ce peut–être celui du repli un certain mode du non/ ce peut être celui de l’ouverture, du pari, un certain mode du oui. Car il n’est d’autre choix. Et il s’agit de faire le bon.

Dire oui/dire non

Il est des situations où il est noble de dire non certes ; mais toutes les oppositions, toutes les résistances ne se valent pas. Se dresser contre, s’opposer est légitime, mais à quelles fins, pour quel but, vers quel avenir ? La résistance, si elle fut Acte dans l’histoire, est aussi un frein quand elle serait idéologique ; la résistance comme un déni, un refus de savoir, une entrave au risque de l’insu.
Oui/non, cette alternance signifiante ne prend sens que par rapport à un contexte historique, signifiant, moral. Ainsi ce Père toujours pensé comme l’interdicteur, celui qui dit non, est aussi celui qui dit oui ; cette fonction Président/Etat que l’on veut tellement paternelle (mais aussi maternelle comme celle qui pourvoit), qui devrait nous satisfaire, mais qui pour l’heure nous impose des privations, elle est celle contre qui pour l’heure on s’insurge de toutes parts. Ainsi, le sujet, l’infans, est d’abord pris dans une Bejahung primordiale disait Freud, un dire oui, puis, dès qu’il parle, il veut dire non, à tout, c’est bien, et puis il accepte, il consent, il aime, il dit oui, à sa vie, à l’autre, au monde. Un assentiment, un consentement. En chacun de nous, un dire non qui s’oppose, qui dit stop, mais aussi qui freine, empêche, alterne avec un dire oui béat naïf  voire lâche, mais aussi un tu peux Jouir, prends ton risque, consent en conscience. Rêver d’une révolution est un leurre, (l’heure n’est pas à la révolution), un rêve, comme sortir de l’euro est un leurre, comme ne pas régler sa dette est un leurre. On peut rêver mais gouverner n’est pas un rêve. On peut être en opposition mais contester tout sans cesse est une lourde responsabilité, un empêchement, un frein à ce qui est si difficile à construire (et à réparer des héritages budgétaires). Et si pour l’heure c’était dire oui qui était le moins conforme et le plus  « révolutionnaire » ?

Sur cette question-ci, bien sûr, comment ne pas penser là à ce cher Edwy Plenel et son « dire non »  déplié tout au long de son livre (le trait Paternel source s’y indique en clôture du livre). Bien sûr ce « non » là me touche, j’y adhère souvent, mais est-ce le temps politique du non, du non permanent au pouvoir, comme hélas Médiapart en fait maintenant style, Mediapart si précieux, qui n’échappe pas non plus aux commentaires de haine et de rejet ? Ce non ne doit-il pas être plutôt critique constructive ? Et puis ce moment si rare de rencontre avec Christiane Taubira, cet échange, où l’on entend à bas bruits la complicité, mais aussi le point de butée entre celui qui dit non, et celle qui est aux manettes. (lassée peut-être des difficultés du pouvoir mais..). Je vous invite vivement à regarder l’enregistrement de la Rencontre entre Christiane Taubira et Edwy Plenel organisée par l’Institut du Tout-Monde et Mediapart à la Maison de l’Amérique latine le lundi 31 mars 2014.

Je voudrais dire concernant aussi cette ode à la beauté, du début de la conférence, qu’elle est nourri d’un peu d’idéalisme, ou  de platonisme curieusement, car « Le beau n’est que le premier degré du terrible » comme nous dit Rilke bien justement.…(Elégies de Duino 1ère élégie).  C’est bien sûr une poétique de vouloir faire du politique avec du beau. Mais hélas c’est un mirage. Même les artistes ne font plus du «beau ». Peut-être d’ailleurs font-ils plus de la politique ou de la finance ou du commerce… Désenchantement du monde…Et puis comme le dit Edgar Morin, le même jour, le non est l’autre face d’un oui, « il ne suffit pas de dénoncer, mais énoncer » .

Donc..

Les gouvernants sont aux prises avec le mondialisme, la tâche n’est pas aisée; avec le Réel sauvage de la finance sans autre Loi qu’un profit avide et déchainé ; et avec le deal à faire sans cesse avec les autres. Que feriez-vous tous les beaux parleurs toujours contre? Que feriez-vous aux commandes ?

Si l’on prenait conscience des conséquences que tous ces « non » souvent n’enrichissent pas le destin collectif mais font inertie, si l’on se demandait sérieusement : est-ce le temps de l’autrement, ou de l’ensemble ? Et si l’on disait un peu plus « oui » collectivement, pour relever la Nation?  Et pour tracer notre chemin dans l’Europe et dans le Monde ?

Car le Monde lui est ouvert ; ouvert et en même temps traversé de murs. Il n’est pas temps des barbelés aux frontières des pays, et aux frontières de nos âmes (sur cette question des étrangers, ici en France, la politique actuelle continûment ségrégative, suscite à chaque coup mon « non » inquiet pour le coup). Les espaces et les temps s’ouvrent dans une grande confusion parfois, une crise forcément cela génère une mutation subjective, ébranlement de nos pensées, de nos marchés, de nos coutumes, de nos autres, de nos plaisirs. De nos économies. Nos références idéologiques elles aussi doivent s’ouvrir vers l’inconnu. L’étrange. L’Inédit. L’ Etranger.

dyptik

© evah5

Vers 2014


 

vx_eva

N’ai je plus rien à dire? Suis-je comme une poule devant un peigne à rester muette devant l’étrangeté du réel politique, de l’action politique qui est plutôt  l’initiative du non-faire des retournements, donc d’un certain immobilisme, ainsi qu’en est l’issue lorsque l’on fait la même chose et son contraire?  Bref d’une praxis politique qui semble animée d’une idéologie soit londonienne (pour l’idée du brouillard) soit moralisante ? Sociale-démocrate? Est-ce une praxis qui vaut pour maintenant et qu’a-t-elle à porter de neuf devant le déferlement spéculatif?

Ai-je difficulté à trouver l’angle pour dire nos glissements nationaux…à les mettre en mots, à les penser, voire même les concevoir, de même que l’interprétation vient à manquer à l’écoute d’un patient qui ratiocinerait sans cesse, sans qu’une pointe vive de son « âme » vienne à se dire, sans qu’il ne cède rien de sa défense pour « révéler » son désir? Ne pas déranger, ne rien déranger, ne pas mécontenter les « siens » (encore que). Jouir en rond. Continuer la lecture de Vers 2014

JA Miller auditionné au Sénat


« s’avancer courageusement les yeux ouverts ». contrer le déni.