story-telling


Captifs, fascinés, bien sûr, par l’Evènement-Sofitel, mais de façon plus générale et régulière, captifs, fascinés de toute façon, par une chose ou l’autre, construction scopique permanente, nouage de la jouissance scopique au discours croyant, schize entre Réel et Mythe; construction Imaginaire du mythe, de l’histoire à nous faire gober, comme des oies gavées, en boucle. Voilà quels sont d’une certaine façon les ressorts de l’Evènement-Sofitel, et de sa suite. Plus irréel a été construit ce personnage (sans même qu’il ait encore dit quoi que ce soit d’un acte de candidature ou d’un programme), déjà Président!, plus dure la chute pour lui-même et pour tous les « croyants médiatiques ». Pourtant, Humain trop Humain, n’échappant pas à son destin quelle que soit l’issue judiciaire et son « récit » de vérité.

Mais le “mauvais” roman était déjà écrit. Cela n’est pas grave « the show must go on »; story telling direct. Deux Signifiants « envie/ légitimité » sortent du chapeau, « le duel », (Hollande/Aubry), ouf! la scène est construite, les journalistes, les politologues ( !) répètent en boucle tous la même chose, la même phrase, la même pensée, (le tout sauf Hollande leur plaît bien aussi), jusqu’à nous étourdir, jusqu’à (pour moi en tout cas) la nausée. En ont-ils conscience?

Pensée unique, totalitaire, soumise au marché qui veut faire son gain sur la propagande, si bien relayé par presque tous, hommes pour la plupart, (mais être femme n’est pas une garantie). Ceux-là qui écrivent jour après jour des mauvais romans. Construction médiatique, dictature; logique comportementaliste en pleine influence sur toute la société française et la politique française, nous y sommes. Continuer la lecture de story-telling

Présumé(e)


A propos de cette affreuse histoire qui survient entre M. Strauss-Kahn et une jeune femme américaine dans un hôtel à Manhattan. Des conséquences dramatiques pour elle, pour lui, pour les familles, mais aussi pour les gauches, pour la France etc..

Innocent, forcément innocent, bien sûr présomption à respecter; cependant s’il y a une victime pour l’instant en tant que telle, une présumée victime, c’est bien cette jeune femme.

Pourtant il n’y a pour l’instant ici et là qu’une seule version sur laquelle on s’appuie en France, faisant fi de l’accusation, ce qui nous montre bien s’il en était encore besoin comment ça marche là  dans l’inconscient : hétérosexué, phallocentré (même chez des personnes pour lesquelles j’ai le plus profond respect et qui devraient savoir garder leurs distances avec cet emballement et cette version « unique »). Cela n’est guère rassurant sur la façon dont peut être accueillie la vérité d’une femme violée  dans n’importe quel commissariat et aussi dans beaucoup des têtes bien pensantes. Quel poids pèse donc la parole d’une femme?

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Ce matin, une belle leçon de politique


On ne peut que remercier Madame Royal de la belle leçon de politique, et d’éthique, qu’elle a donnée ce matin dimanche 15 mai au micro d’ Elkabbach à Europe 1.

En effet, cet entretien « prévu depuis 20 jours » (dit M. Elkabbach) s’est transformé en un exercice de style aussi bien qu’un exercice d’authenticité, de rigueur et de grande sagesse politique, (« de courage » dit Elkabbach) puisque on venait tout juste d’apprendre les faits graves pour lesquels D. S-K, directeur du FMI et socialiste français, venait d’être inculpé à New-York.

Si quelqu’un doutait des qualités de femme d’état qui sont celles de Mme Royal, son intervention fut bien à cette hauteur là. Elle a rappelé d’emblée la présomption d’innocence, elle a aussi pensé à « l’homme » et sa famille, introduisant là tout de même un hiatus entre fonction publique et vie privée.Elle ne s’est à aucun moment départie de cette place de haute responsabilité respectueuse.

Surtout, ce qui me marque pour l’essentiel, c’est avec quelle clairvoyance mais aussi quelle habileté et constance tranquille, elle a su déjouer les nombreuses questions-piège des journalistes qui, sans cesse, revenaient à cet évènement; comment elle a su, malgré tout, faire entendre sa musique, son dire, sa passion de la politique pour les français, son souci des autres en somme. Continuer la lecture de Ce matin, une belle leçon de politique

Parler sa langue


Nous sommes au temps d’une certaine anesthésie collective voire d’une indifférence. Celle-ci est le signe me semble-t-il d’un système de défense des sujets face à l’art de la tromperie, au profond divorce entre Signifiant et signifié, entre le dire et le nommer, entre le dire et le faire, une sorte de profusion de sens menteur qui ne renvoie en fait qu’à un hors sens. Si la vérité n’est pas l’envers du mentir, mais bien plutôt que la vérité est menteuse, le mentir deviendrait maintenant la loi, en tout cas la règle,  le dire comme l’on veut sans preuve et sans pacte à l’autre. Continuer la lecture de Parler sa langue