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Lady Jeanne

#JeanneMoreau RIP 310717
jeanne moreau

On savait bien que ça allait arriver mais on aurait souhaité le plus tard possible. Comme pour nos plus proches si chers.
Jeanne actrice mais pas seulement actrice chanteuse mais pas seulement diseuse théâtreuse mais pas seulement tout cela et encore plus encore autre  une belle personne au sens  le plus ancien qu’il soit dans le temps hors le  temps.

 

Japy et la Culture : « préserver cette lumière qui amène à la créativité »


Jeanne Moreau par Marguerite Duras DimDamDom Juillet 1965

 

jeannemoreau ascenseur capture écran
jeannemoreau ascenseur capture écran

 

Politique poétique créatrice inventrice libre et belle for ever

For ever young.

Shine on you crazy diamond.

Un barrage contre le crime

Un barrage contre le crime

“ Il n’y a que les martyrs pour être sans pitié ni crainte. Croyez moi, le jour du triomphe des martyrs, c’est l’incendie universel “ Jacques Lacan Livre VII 1986, p 311

Shadows Warhol Palais de Tokyo oct15 ©evah5
Shadows Warhol Palais de Tokyo oct15 ©evah5
Penser le crime terroriste

Face aux crimes abjects, il nous faut ne pas cesser de penser la complexité, humblement, pas à pas, mais sans reniement.

De tous temps des hommes ont voulu tirer dans le tas, tuer, zigouiller, loin du précepte chrétien « aimer son prochain comme soi-même », vaste programme nourri d’illusions. Mais, la plupart du temps, presque tout le temps, la limite-distance-zone qui nous tient éloigné du passage à l’acte est le fantasme, telle est l’une de ses fonctions, ou tout aussi bien le délire quand il est construit, en phase résolutive et qu’il fait métaphore suppléante. Cela a tendance maintenant, dans nos civilisations, à s’évanouir, à disparaître, à ne plus faire fonction ainsi. L’objet du fantasme devient lui-même réel, le petit autre devient l’autre-cible, est notre alter ego dont la face spéculaire se retourne pour nous devenir ennemi, voir persécuteur, cause de tous nos soucis (de l’amour à la haine, l’« hainamoration » dit Lacan). On devrait d’ailleurs s’alarmer davantage de l’influence désastreuse de certains jeux et vidéos sur des enfants fort jeunes, si malléables (dont l’esprit surprend pourtant de tant de maturité et de si peu d’affect!), pour lesquels les parents n’ont guère de souci. Certes, la dimension du jeu est excitante et sans doute formatrice, mais la représentation à outrance de morts, machabées, zombies, pendus, etc..passe la barre: le Symbolique ne noue plus l’Imaginaire de la bonne façon, c’est la parole d’un parent qui peut et devrait mettre cela « droit ». La zone est franchie entre réalité et Imaginaire, et la construction subjective en prend vraiment un coup, qui prend l’autre pour un zombie et un zombie pour l’autre, matérialisant sans cesse le danger et l’ennemi…de la graine de violence à venir…Le glissement des discours et le brouillage des instance psychiques court sur la terre entière, alimentant une haine constitutive et un rapport spéculaire de haine, et de pousse-au-crime, qui n’a comme partenaire qu’une sorte de déification erronée, idolâtrée, et usurpatrice du nom même de Dieu. Et cela dans toutes les religions, dans tout fondamentalisme. C’est la même structure que le délire, on s ‘éprend, on se prend pour Dieu, et on organise le crime pour le bien du monde. On justifie ainsi et donne cause à sa propre pulsion de mort, et sa nullité d’être, son impasse, qui n’a solution que dans la mort.

Une libération par la mort.

L’idéologie terroriste (et ses chefs) fondamentaliste a très bien pigé ça. Elle donne le feu vert, cautionne alimente, autorise tous ceux dont le nouage est « fragile » (ah! cette fragilité!! quel mot passe-partout!) à pouvoir tirer dans le tas, cela leur donne une cause, une garantie, parfois même post-mortem, qu’importe!! Là où le père décline dans l’Occident, un dieu de rigidité et de fermeté vient se loger comme légitime et vrai/ un faux dieu pourtant, une fausse barbe, un nom du Père autorisateur de Jouissance de mort, un Père Jouisseur qui dit « go! », un dieu qui n’est qu’un simulacre pour la tuerie. Jouant sur le refus de la division subjective, dont chaque être doit se débrouiller, sur le déni de la complexité humaine, cette idéologie offre le refuge d’un récit et d’un lieu inventé (le « cham ») où se réfugier et mourir. Elle érige une loi hors-la-loi, un retournement du croyant à son dieu, une imposture. Qu’importe que certains n’y soient jamais allés, qu’ils puissent être du côté sombre des « déviances », ou bien toute autre chose humaine, le mythe de l’origine pure fonctionne à pleins tuyaux, comme une mission.

Les idéologues de la terreur ont bien pigé le manque d’idéal, la désespérance, la terre promise, la structure en délire de l’impur, du mécréant, l’attrait du nettoyage, d’être le pur qui va mourir, la pratique des ordalies, des sacrifices, des tueries, des sectes, tout ce maelström qui court au long des siècles comme terrorisme, fascisme, fondamentalisme, sectes, et qui peut faire signe pour certains dans leur désordre/ordre du monde, psychose ou pas. Car c’est là que vient s’accrocher dans la chaîne signifiante ce qui va faire garantie et vérité pour l’être, retour et retournement de la pulsion : tuer/être tué // exister post mortem/gloire éternelle // destruction des impurs, thème délirant récurrent … au fond, fou de dieu, fou à lier/ fou délié, délivré, purifié; c’est de jouissance humaine dont on parle; celle qui s’identifierait au phallus Un sans autre possible, à la fois infini et UN. (Toute religion a tendance à marcher comme cela, mais ici la tromperie est telle, l’accès au savoir et à la dialectique tellement interdit, le doute non permis, que le sujet n’existe plus que dans la mort). C’est une libération par la mort. Le passage à l’acte ne peut s’éclairer que de cette extrémité-là, de cette causalité-là pour chaque « terroriste ». Ça fait la différence avec le névrosé ordinaire, lui qui rêverait d’être fou et/ou de franchir son fantasme.

La résonance médiatique

Si, par là-dessus, le déchaînement incessant de la jouissance médiatique, où trop ont perdu la boussole de la raison et de la sagesse, esclaves qu’ils sont des intérêts financiers de leurs maîtres, à se faire la course au click et au buzz, à ne plus même relire leurs chapeaux parfois si obscènes, si cela vient faire sa grosse caisse de résonance partout en boucle, en ritournelle, injectant de l’obscène comme on gave les oies, jouant une fausse interactivité où la parole se libère, roulant parfois dans une fange infecte, là où un journaliste devrait avant tout informer, rectifier, corriger, « remettre droit »… Alors bingo!!! Le DAECH viral est assuré de son coup épidémique. Car il y a viralité extrême!

Si aussi, de par nos contrées, la psychiatrie joue si mal son rôle, de ne plus savoir comment nommer ses petits (oui il est ci, mais pas complètement ça, non ça c’est pas si sûr..), de crainte d’oser dire non à la pharmacologie souvent suicidaire, de crainte d’être montrée du doigt de s’orienter encore des grands Freud et Lacan; de passer pour « old-school » alors que la praxis psychanalytique est une réinvention permanente, orientée par la clinique, mais pas sans boussole (on pourrait en apprendre encore sur cette période troublée, ses passages à l’acte, sa fascination pour la mort, sa jouissance en place de désir, sa double face surmoïque etc..) alors, laissons les dérives dériver, les esprits se fissurer, se lézarder… et le tout venant ne pas bien comprendre ce qui arrive. Laissons croire qu’un être humain est juste un cerveau (sur pattes?) selon les modernes énoncés des « psys » en tous genres, oubliant les belles inventions du sujet freudien, de l’inconscient, de la « substance jouissante » et du « parlêtre » lacaniens… « Adieu au langage » comme disait l’autre (JLG).

Ne pas montrer du doigt, ne pas désigner un malade mental comme coupable, dire simplement qu’il peut être, comme un petit délinquant, comme un(e) jeune paumée, comme un(e) ado désorienté(e), presqu’autant qu’un salafiste avéré, au bon endroit pour venir faire de son corps la bombe humaine, attiraillé de ceinture-camion-couteau que sais-je encore, au bon endroit pour liquider les impurs et mécréants, puisque de toute façon la duperie salafiste fondamentaliste promet que le martyre sera lavé de tous ses péchés (et 50 de ses proches aussi je crois). Juste, ils appuient là où ça fait mal: car ça fait mal, quelque chose chez tous ceux-là sans doute a fait trop mal, à un moment donné, pour décider, choisir cette bascule dans le suicide et l’hétérosuicide; le crime. Là où il est question de corps, de langage, et de jouissance, et donc de… réel, et donc de…politique.

Alors? Certes remettre du lien partout, du soin, de l’échange; du savoir, de l’étude pour tous, de la pensée, des arts au coeur des villes et des cités, que chacun s’y mette de la plus juste façon, comme un chantier; remettre quelque chose plus droit; plus régulé, sublimé. Je ne sais si c’est cela l’ »ordre juste » qui a tant fait ricaner. Oeuvrer pour plus de civilisation humaine (pas une contre l’autre/ pas l’une sans l’(es) autre(s)).

Civiliser, faire barrage, nouer le corps à du désir, par la langue.

Cependant, je suis sceptique.

D’abord parce que la machine média est emballée, liée qu’elle est au « pur » (tiens!!) profit, c’est assez insupportable, le pire étant qu’ils ne s’en rendent pas du tout compte..les politiques aussi sont emballés, pas tous, mais un certain nombre de tous bords, ils participent à la déraison, sous couvert de débat démocratique, ils entretiennent la « bête » de façon assez irresponsable, dans cette période que l’on dit noire, visant inlassablement le pouvoir, qui pour être à la tâche, aux prises avec ce réel si rude, fait ce qu’il peut, mais parfois aussi surenchère et c’est dommage, car alors il en rajoute à la Jouissance mortifère.

L’insondable

Et aussi parce que quelque chose dans l’humain toujours est incalculable, indécidable. Et l’ « accident  » toujours arrive. Pourquoi celui-là, alors, et pas l’autre? Nous le savons nous, cliniciens, qu’un sujet va croiser un signe, et que pour lui ce signe va faire sens, signification, voire interprétation, va pousser à l’acte, au crime.. pour un autre cela pourtant ne marchera pas; ça vient répondre chez un sujet et pas chez un autre, preuve de la singularité subjective, de la contingence subjective, du moment opportun..si l’on peut dire.

Il faut garder en tête la logique de la causalité psychique, et tout à la fois la psychologie des masses; c’est cette conjonction qui est à l’oeuvre.. seule la sagesse éclairée et orientée dans une éthique pourrait donner la voie; mais si certain(e)s savent encore l’accueillir et la faire leur, elle n’est pas assez bankable pour résonner de par le monde..

La visée « politique » criminelle de DAECH est de créer le Chaos.

Si nous même ne sommes pas assez sages pour savoir comment amenuiser, contourner, défier, et défaire cette entreprise perverse (car elle dit et fait ce qu’elle n’est pas, son acte est tout entier à l’inverse de son désir « proclamé », elle vise la jouissance de l’autre), autrement qu’en affaiblissant et dénigrant sans cesse l’Etat et ses actions, (franchement je préfère ceux-là aux commandes que beaucoup d’autres..) alors nous perdrons. Déjà forcément nous y perdons; des corps, des amis, des idées, des idéaux, des assurances, des convictions… mais le pire serait d’offrir à leur délire notre République, notre démocratie, notre Etat de droit. La réponse armée, guerrière, est nécessaire, incontournable, mais elle ne suffit pas, l’incantation non plus. Il faut aussi du discours, qui oriente, et des actes pour la reconnaissance de tous et de chacun. Pour cela il faut jour après jour, s’interroger chacun, de sa place, sa fonction, son désir : qu’ai-je fait ce jour qui ne mérite pas que je sois digne de moi?

 

ps / tout cela étant dit, on reste tout de même avec plein de questions sur cette idée de destinée, ces termes et concepts de radicalisation, conception, franchissement, bascule, il faudrait y revenir. Qu’est ce qui déclenche?  Dans la foi, dans l’engagement, dans la conviction, … vers le crime? (à suivre)…

 Quelques références 

Jacques-Alain Miller « Il y a crise, au sens psychanalytique, quand le discours, les mots, les chiffres, les rites, la routine, tout l’appareil symbolique, s’avèrent soudain impuissants à tempérer un réel qui n’en fait qu’à sa tête. Une crise, c’est le réel déchaîné, impossible à maîtriser. » Marianne oct. 2008

Jacques Lacan La jouissance « c’est le tonneau des Danaïdes, et une fois qu’on y entre, on ne sait pas jusqu’où ça va. Ça commence à la chatouille et ça finit par la flambée à l’essence ». L’envers de la psychanalyse, p. 83

Jacques Lacan « que la férocité de l’homme à l’endroit de son semblable dépasse tout ce que peuvent les animaux, et qu’à la menace qu’elle jette à la nature entière, les carnassiers eux-mêmes reculent horrifiés » Écrits, p. 147

Olivier Roy « DAECH fait feu de tout bois »

Jacqueline Chabbi « Les djihadistes ont une représentation sacralisée du passé. La communauté musulmane idéale qu’ils imaginent, formée de pieux compagnons, n’a jamais existé… le Coran reflète une société traditionnelle tribale qui était extrêmement pragmatique..quand l’islam intègre au IXe siècle des populations extérieures / on se fabrique alors un le fantasme d’un passé idéal.. / il n’ y a pas de notion de guerre sainte pour les califats arabes.. »

Fethi Benslama « L’islamisme a produit une fiction qui séduit ce qui est plus grand qu’un moi, essentiellement inauthentique : un surmoi d’origine, incarné par la figure du « surmusulman »./ l’une des significations majeures du nom « musulman » est l’humble. C’est le noyau éthique fondamental de l’islam. Avec le « surmusulman », il s’agit au contraire de manifester l’orgueil de sa foi à la face du monde/ les « surmusulmans » se veulent des bouches ouvertes de Dieu dans le monde, proférant leur haine de ceux qui n’ont pas la croyance../ un pouvoir de tout se permettre/ ils ne se soumettent à dieu qu’en le soumettant à eux/ si le musulman cherche dieu le « surmusulman » croit avoir été trouvé par lui ».

Richard Rechtman « Anticiper cette jouissance narcissique dont il s’imagine pourvoir profiter post mortem../ la rencontre d’un individu avec l’offre qui lui est faite/ avec le califat il n’y a plus de limite à la destruction des impurs.. »

Eric Fassin « La stratégie de la terreur renvoie donc à une politique du pire »

Myriam Benraad  « La survivance  de cet idéal-type est bien réelle, même sous une forme virulente. /.. islamistes djihadistes, nostalgiques d’un âge d’or politique mythifié dont la quête acharnée n’a d’égal que l’inexistence saisissante. » Religions p. 81

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Republique ©evah5
Republique ©evah5
République/ On « lave », on « toilette »/ La trace est dans nos coeurs, elle y restera, on gardera en mémoire ces uns et ces autres venant chacun, ou en groupes, silencieux, respectueux, déposer leur pensée, leur mot, leur image, leur chant. Un « tous ensemble » sans revendication, un « tous ensemble » de sagesse, de présence éthique, pas un « je veux ci je veux ça j’ai droit ci ça » ; un « nous sommes là chaque-un », ni un slogan, ni un militantisme, une phrase, des phrases, des mots, chacun parle, dit au plus près de sa douleur et aussi de sa détermination, dit son silence. C’est cela aussi qui fait peuple. C’est surtout cela.

 

 

JLG France_inter 21 mai

27’ Le bon cinéma a toujours annoncé en avance les catastrophes.. sans succès. 30’ je suis pour les frontières mais contre les douaniers.. les frontières sont faites pour passer. Entre une haie et une route on passe. 32’ ils ont fait une monnaie commune avant de faire une culture commune.. 34’ il vaut mieux que ça aille mal à un moment le mal vs dit quelquechose 35’ je me sens européen depuis Vercingétorix ou Charlemagne 41’ ce ne st pas des citations ce sont des preuves dit Sollers 45’ à propos du titre « film socialisme » : en banque on dit qu’il y a des obligations bancaires des titres ou même des produits qui ne valent rien et on les titrise ils obtiennent de la valeur même si ça ne vaut rien à cause du titre…Dans la métaphore de banque il y a le mot dette ce que j’aime pas c’est avoir des dettes et faire un film c’est payer ma dette aussi d’une certaine façon qui doit être inconsciente ou symbolique ou tout ça, donc le titre dit j’ai un titre obligataire le voilà film socialisme, ou bien adieu langage, et bien je dois payer ma dette (-ah qui ?) à ceux qui verront que je l’ai payée, s’ils le voient parce que souvent on me dit que je ne l’ai pas payée.. 52’ je suis né en même temps que le parlant et du reste j’ai peu parlé j’ai parlé très tard, vers 15-16 ans j’ai quasiment cessé de parler comme un autiste (pendant un an ou 2) ma mère s’est inquiétée j’ai dit dit non c’est de la philosophie.. 59’ le chien : comme il y a le chien on parle du chien et il n’y pas de dispute, si on veut du lien social il faut du chien 64’ il ne faut pas restaurer la Sixteen elle est comme ça si elle s’effondre elle s’effondre…il serait mieux de faire des films plutôt que de sauver de maquiller le visage.. produire, pas besoin d’engranger du capital du capital culturel.. de la valeur ajoutée séparée du capital 66’ les cahiers : on ne savait pas qu’il y avait des grands maîtres un jour on l’a découvert 68’ on ne fait pas table rase elle se fait elle-même, ne pas transformer les pyramides en tour Montparnasse… (ne pas) sauver à chaque saison les feuilles qui deviennent automnales.. 77’ on était plutôt des moines (les cahiers) 80’ la mort non je pense à la souffrance …j’ai souvent pensé à la fin de Paul Lafargue à l’âge de 69 décidé d’arrêter de partir…

 

faire un film c’est payer ma dette j’ai un titre obligataire  le voilà

© evah5

JLGodard- Un Poète

                                    « Quand je regarde le ciel entre les étoiles, je ne peux donc voir que ce qui a disparu. »

Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen.’ (Wittgenstein)

DANS LE NOIR DU TEMPS Jean-Luc Godard, Anne-Marie Miéville 2001 – Royaume-Uni/France – 11mn

ADIEU AU LANGAGE

BIENTÔT À CANNES. MERCI MONSIEUR GODARD.

© evah5

Vers 2014


 

vx_eva

N’ai je plus rien à dire? Suis-je comme une poule devant un peigne à rester muette devant l’étrangeté du réel politique, de l’action politique qui est plutôt  l’initiative du non-faire des retournements, donc d’un certain immobilisme, ainsi qu’en est l’issue lorsque l’on fait la même chose et son contraire?  Bref d’une praxis politique qui semble animée d’une idéologie soit londonienne (pour l’idée du brouillard) soit moralisante ? Sociale-démocrate? Est-ce une praxis qui vaut pour maintenant et qu’a-t-elle à porter de neuf devant le déferlement spéculatif?

Ai-je difficulté à trouver l’angle pour dire nos glissements nationaux…à les mettre en mots, à les penser, voire même les concevoir, de même que l’interprétation vient à manquer à l’écoute d’un patient qui ratiocinerait sans cesse, sans qu’une pointe vive de son « âme » vienne à se dire, sans qu’il ne cède rien de sa défense pour « révéler » son désir? Ne pas déranger, ne rien déranger, ne pas mécontenter les « siens » (encore que). Jouir en rond. Continuer la lecture de Vers 2014

Sonday Morning…Lou’s gone..


John Cale, Lou Reed & Andy Warhol, NYC, 1976
John Cale, Lou Reed & Andy Warhol, NYC, 1976

VELVET UNDERGROUND – Sunday Morning

Sunday morning, praise the dawning
Its just a restless feeling by my side
Early dawning, sunday morning
Its just the wasted years so close behind                                                        

Watch out, the worlds behind you
Theres always someone around you who will call
Its nothing at all

Sunday morning and Im falling
Ive got a feeling I dont want to know
Early dawning, sunday morning
Its all the streets you crossed, not so long ago

Watch out, the worlds behind you
Theres always someone around you who will call
Its nothing at all

Watch out, the worlds behind you
Theres always someone around you who will call
Its nothing at all

Sunday morning
Sunday morning
Sunday morning

Je laisse la parole à mon cher frère, ©AM : 

« Je me suis fait hier soir un « spécial  LOU REED »   disons plutôt VELVET  parce que pour moi, même si  sans le VELVET il a fait de très bons albums (BERLIN, TRANSFORMER  ou CONEY ISLAND BABY entres autres) son nom reste associé au VELVET UNDERGROUND dont il fut le créateur –  comme si  on pouvait aussi parler de JAGGER sans penser ROLLING STONES –

Alors j’ai réécouté ces (pour moi)  merveilles au son et à l’ambiance incomparables Continuer la lecture de Sonday Morning…Lou’s gone..

Adieu Patrice Chéreau.

Immense. Lumineux. Simple et curieux. Ouvert. Interrogeant. Inquiet. Créant.

Eveillé.

La France (si étroite d’esprit en ces temps troubles) perd un Poète. L’humanité toute entière.

Un pour qui l’enthousiasme et la katarsis grecs sont de la langue. Pour qui les corps de désir ne sont pas pornographie mais danse parfois mortelle. Pour qui donner perdre aimer détruire étreindre est la ronde folle du verbe et du corps.

Merci pour tout.

Ma douleur est grande.

Reposez en paix.

 Patrice Chereau
Patrice Chereau

le monde est en tumulte


 

La « curée »/ Marcela Iacub Un conte cruel

La « curée »/ Marcela Iacub Un conte cruel

C’est la « curée » contre celle qui se dit nonne..Ça rue de tous les côtés, les juges et avocats, l’épouse, les machos, les féministes, les politiques, les journalistes, les critiques, et  même les écrivain(e)s s’en mêlent.  Montée au créneau de ma chère C. Angot, que je « suis » et lis depuis belle lurette,  la sortie de « L’inceste », l’écouter lire ça, la voir tremblante (et depuis, bien d’autres lectures, d’autres livres). Là aussi ça (se) « ruait ». « Merci de me faire confiance » me disait-elle alors; c’est toujours le cas. J-M Roberts, éditeur, avait osé. Et bien, là encore, il a osé, et c’est tant mieux (il n’est d’ailleurs pas tendre avec « cette gauche qui a choisi le bon côté du flingue » Libé 9/10 mars 2013). V. Despentes s’y met aussi (Le Monde 1er mars 2013). D’ailleurs, à les lire ces deux-là, qui font partie de mon « univers littéraire », on reconnaît pour chacune ses manies préférées. C. Angot est La Vérité de la littérature, elle seule sait l’écriture, c’est sa posture, je ne m’en plains pas, moi qui accorde aux artistes, aux « créants », toute légitimité dans l’illégitimité, toute autorité à subvertir, forcer les lignes et la morale, inventer, fictionner, bref la plus grande des libertés subjectives possibles (ce n’est d’ailleurs pas chose aisée). Alors, cette posture du « non » (« Non non, non, et non », Le Monde 24/25 février 2013) fait-elle entendre ce « non » qui n’aurait pas pu être prononcé? Ce « non » doit s’adresser à l’Autre. Le soutien des réseaux maintenant pour Christine, c’est tant mieux, elle en a pris tellement plein la gueule, mais bon. Elle ne rechigne pas non plus à publier le privé. G. Lefort (« Belle et Bête », les arts de la fable Libé 22 février 2013) en prend aussi pour son grade, supposé ne rien savoir de « La » Psychanalyse (et si c’était un peu vrai que pour certains c’est « une fosse d’aisance »?). V. Despentes fait sa fixette sur le patriarcat, les classes, et s’emmêle dans un contresens absolu sur la position de M. Iacub quant au viol, la place des femmes etc . Quant à son soutien à T. Banon, tant mieux, mais que vient-il faire là? L’une contre l’autre? Rivalité féminine mal placée, Mesdames mes amies écrivantes..(et si en lisant « Une semaine de vacances », on pouvait Jouir aussi du « pourquoi » autant que du « comment »? Quand C. Angot nous « donne à voir », à  lire, son amour pour une autre femme, ses ébats avec ses amants, si identifiables dans leur vie privée, pourquoi croit-elle qu’aucun voyeur ne pourrait s’en réjouir?). Pourquoi faudrait-il comparer? Les femmes sont Une par Une.

Car il existe une soeur en littérature, une autre, pour laquelle il  semble bien que l’écriture fasse tout autant fonction de bord Continuer la lecture de La « curée »/ Marcela Iacub Un conte cruel