Non vraiment le fond de l’air n’est pas rouge. (Pour emprunter ce titre à Chris Marker que l’on peut voir à Beaubourg en ce moment). Là, c’est plutôt un brun bizarre qui culmine. Nauséabond et hélas épidémique, contaminant. Agité parfois aussi par un catholicisme sectaire qui n’a pas grand chose à voir avec la parole christique (cf. les injures raciales adressées au Garde des Sceaux encore tout récemment). Et aussi bien sûr entretenu par tous les extrémismes religieux politiques etc.. (Cela n’est pas, dans mon esprit, contradictoire avec la liberté absolue de penser de dire et de créer). Récemment on a éprouvé presque de l’effroi devant le comportement des députés de droite à l’Assemblée nationale le 30 octobre, quand, enfin, le PremierMinistre a prononcé ces mots forts, attendus depuis longtemps, pour dire stop aux injures racistes répétées envers la Garde des Sceaux. Le 30 octobre JMA condamne le racisme envers Taubira, les députés PS debout à l’AN. Enfin une parole solennelle est dite. Merci. Il eut été tellement opportun et honorable pourtant qu’ils emboîtent le pas à leurs collègues. Mais rien… #Honte.
« La Politique : à la fois rester fidèles et inventer ». Face au capitalisme financier « j’espère que le gouvernement ne reculera pas ». Interdiction des licenciements boursiers. Prendre des initiatives parlementaires fortes. Réforme bancaire. BPI…
C’est J-P Mignard qui exhorte ainsi le gouvernement et sans doute aussi le Président à faire une vraie réforme judiciaire (Médiapart). « Promesse de modifier la loi statut des parquets..Allez! courage ! » Cela ne vaut-il pas pour beaucoup des actions gouvernementales?
Au moment où j’écris, le « retoquage » par le Conseil Constitutionnel de la taxation exceptionnelle à 75% fait beaucoup causer. Trop sans doute par rapport à la mesure elle-même, équivoque, maladroite et surtout assez inefficace. Certes, elle apparaît presque comme un acte manqué, un désir inavoué que ça ne puisse se faire; même si le Premier ministre annonce d’ores et déjà une nouvelle disposition en 2013.Incompétence disent certains, une « improvisation fiscale consternante » selon Piketty (Libé 31 décembre). C’est bien l’impression que tout cela donne.
Ce gouvernement, constitué pour mettre en oeuvre un projet de justice et de lutte contre la financiarisation, ne cesse de pratiquer la reculade. Les promesses ne sont pas tenues. Continuer la lecture de « Allez courage! »→
« La politique ce n’est pas ma partie, je le rappelle tout au long de ces billets, des éléments plus techniques peuvent bien sûr m’échapper, mais je fais retour ici sur ce que j’en entends au rythme du temps et des échos assourdissants de l’univers médiatique, mais aussi des analyses plus poussées dans tous les domaines, hélas trop rares. « L’inconscient c’est le Réel » (J. Lacan). Je suis moi-même aux prises et au service chaque jour de ce qui parle et fait symptôme, de ce Réel, là où ça rate. Et cela est politique.
« Cela fait déjà pas mal de temps que je voulais en dire quelque chose de cette « arrivée » de la Gauche au pouvoir, (beaucoup de places de pouvoir, très lourde responsabilité). Ne trouvant ni le temps ni l’envie, parce que ne voulant pas donner prise à ce « hurler-avec-les loups » médiatique, ni participer à cette curée aveugle (ou intentionnel?), ne voulant pas donner l’impression que je participe à l’abattage déchaîné et systématique, comme toute une part des media, signe s’il en était besoin que la presse est bien aux mains des libéraux, et aussi que le « dire tous pareils » de nombre de journalistes, leur slogans en boucle, leurs exégèses parfois « délirantes » fonctionne à plein. « les moutons.. » Marianne. Mais ce dont on est là les témoins, je l’ai bien souvent dénoncé et depuis longtemps! Avec S. Royal (2007, Primaires PS), on a déjà depuis longtemps l’entraînement au bashing (les « camarades » ne le dénonçaient guère alors!).
Sans doute suis-je baignée de ce sentiment sourd et confus de ne rien pouvoir attraper, épingler, qui ferait signe, oui, on ne peut le nier, d’un « cap« . Une « marche en crabe » dit Domenach dans Marianne. Oui, bien vu. Ou bien, j’apprécie cet autre point de vue : « L’art de M. Hollande est à son comble dans cette retenue, ce retrait…Il triomphe à se dérober dans un invincible incognito. On ne saurait être plus habile. Mais qui prendrait comme phare dans la tempête une étoile filante qui clignote sur le bord de sa disparition. ». François Hollande, avion furtif, par Jacques-Alain Miller
« Loin de moi l’envie de critiquer aveuglément ce gouvernement et ce Président avant qu’ils n’aient eu le temps de faire leurs preuves. Ils ont bien sûr mon soutien de coeur et de raison. J’ai élu F. Hollande sans état d’âme, tant j’étais déjà consciente d’une position politique et éthique peu tranchée. Je n’ai cependant aucune sympathie pour la stratégie de JL Mélenchon qui, même si les arguments sont souvent fondés, entretient un climat permanent de catastrophisme, d’agressivité, et de critique souvent injurieuse à l’égard du pouvoir, tant il vise à le déstabiliser pour s’en emparer (il a eu pour cela une longue formation militante).
« Un désir peu décidé, dis-je. Bien sûr, on a quitté un état de « terreur » et de démolition quasi permanent, style du sarkozysme. Bien sûr il faut reconstruire autre chose, autrement. Bien sûr ce n’est pas le même style et le même projet politique, et c’est tant mieux. Cependant, d’ores et déjà des signes me paraissent préoccupants. Continuer la lecture de « Un sursaut est impérieux » S. Royal Toulouse→
Ségolène Royal a prononcé un discours, le 6 avril 2009 à Dakar, Sénégal. Ségolène Royal est Présidente de l’Association Internationale des Régions Francophones.
Serais-je désenchantée, déjà? Encore aurait-il fallu être enchantée. J’ai joué le jeu, fidèlement, je le reconnais, surtout par conviction « derrière » S. Royal, me situant depuis toujours à gauche. J’attends, j’écoute, j’observe. L’investiture m’a semblé pas trop mal.Les 60 propositions me conviennent bien, on y retrouve des visions de Royal. J’ai bien conscience que la politique est toujours un combat un peu compliqué face au réel (et souvent perdu d’avance), nous savons bien cela en psychanalyse, combien nouer les registres, forger les compromis, est un art difficile. « Gouverner, éduquer, soigner », tâches impossibles disait S. Freud. Donc indulgence, respect. Ne pas hurler avec les critiques permanents de tout, les « y’a qu’à », prendre la mesure du Réel et de cette tâche si ardue au sommet de l’Etat Français, et dans les ministères où beaucoup de personnes s’engagent avec conviction.
Et puis, pourtant, jour après jour quelques « déconvenues » : Nicole Bricq, le mystère du ministère de l’écologie, comprendre; les déclarations de Cahuzac, Moscovici (ça on n’espérait pas trop de surprises), la contribution Aubry-Ayrault, comprendre. Et puis le non-cumul qui semble partir dans l’arrière-cour. Ah ça! La culture socialiste du pouvoir! Et puis, chère Najat, cette déclaration très volontariste sur la prostitution à éradiquer, un peu à la grosse, là où il faut bien sûr considérer la question dans toute sa complexité. Et puis Montebourg et le gaz de schiste…Bref! C’est bien le moins qu’en simple citoyenne je n’ai pas trop envie de manger mon chapeau. Même si, j’insiste, j’ai grand respect pour ces élus et ces ministres de la République, je suis bien attentive au respect des engagements pris.
Et puis vient le 14 juillet, l’interview du Président, beaucoup de temps sur PSA, bien sûr la gravité de l’évènement le mérite, et vaut d’affirmer avec force l’intervention de l’Etat, mais cependant des chiffres sans trop de vision, quelques formules parfois à résonance ségoléniste, « l’effort juste », mais sans l’âme. Je tends l’oreille, espérant entendre croissance verte, écologie, Continuer la lecture de Morale, éthique, et conviction(s).→
A propos du manque d’élégance d’une journaliste « politique » salariée de Paris Match (« le poids des mots le choc des photos ») qui vient d’acquérir un statut assez particulier, dont à la fois elle se défend mais en même temps dont elle se sert avec excès (et succès?). Pour dire haut et fort que, à mon sens, cette femme n’a hélas guère le sens de l’Etat, et que sa posture soi-disant » transgressive » n’a rien d’honorable et n’a rien à voir avec la liberté d’une femme. Bien au contraire, l’aliénation à sa passion, destructrice pour les autres, et sans doute pour elle-même, indique combien elle est en proie sans doute à des pulsions irrépressibles, comme nous le sommes tous à un moment ou un autre. « Si la finalité de la femme libre est de pouvoir crier sur les toits, c’est une vision un peu courte de sa liberté d’expression » comme le dit joliment G. Fraisse (Le Monde 22 juin).
Quant à son engagement auprès des Media Lagardère et Bolloré, n’y a-t-il pas là tout de même un sérieux conflit d’intérêt? « Je ne trouve pas « normal » que Valérie Trierweiler demeure journaliste pendant le mandat de François Hollande, avec la complicité d’un magazine à grand tirage tel que « Paris-Match. » Je trouve même cela inacceptable », peut-on lire dans Le Soir. S’il y a une limite à mettre c’est bien là. Pour ses émotions personnelles cela reste son affaire. La culture Paris Match qui a, bien évidemment, entière liberté d’existence et d’expression, est-elle compatible avec le voisinage immédiat et intime du Président? Il y a, me semble-t-il, nuisance envers la fonction symbolique du Président. Ce n’est pas là être sexiste, si c’était dans l’autre sens cela serait pareil. Une limite claire doit être mise qui délimite les champs et les prises de parole. Ailleurs il semble que l’on sache faire avec cela: M. »Merkel« , « le professeur Sauer ne gazouille pas ».
» VT a le droit de refuser le statut de « femme de » en restant journaliste et en conservant sa liberté de parole mais à une condition elle doit renoncer à son statut public de première dame » dit Fr. De Singly (Le Monde 22 juin p. 20). Est-ce suffisant cependant? Je ne le crois pas. La mise en scène publiquement répétée de son amour exclusif, « Embrasse-moi sur la bouche » là, devant toutes les caméras du monde, « La vie en rose » là, devant les gens à Tulle, pour son plaisir, son bonheur à elle, privé, cela n’est pas digne d’une première dame, que de fait elle est, au moins à ces moments-là, en représentation. Ou alors elle ne doit pas paraître. Car ces comportements ne font qu’indiquer, quoi qu’elle en dise, cette revendication récurrente, cette monstration de pouvoir : il est à moi! Que dire d’un album de photos dont les légendes nous convient jusque dans la chambre, jusqu’à la couche. Tout cela qui devrait rester privé, intime! Continuer la lecture de La journaliste et la Femme Debout→
Ah! ce slogan en boucle sur le parachutage et l’ancrage! Ce « ici c’est Falorni » qui remonte du fond des temps, comme ces inscriptions sur les murs, les routes, « fuori », dehors! Dehors l’Autre, ici chez nous!
Cette sourde idéologie de ceux qui sont d’ici et ceux qui sont d’ailleurs, ça ne vous rappelle rien? En Grèce ancienne, le Xenos, celui qui arrivait d’ailleurs, était accueilli, respecté. Il apportait avec lui sa richesse. Il était civilisateur.
Qu’est-ce qui le fait courir ainsi M. Falorni? Qu’est-ce qui le pousse à s’obstiner ainsi, à ne pas appliquer la règle et la discipline partisane, d’autant qu’il n’était de toute façon pas habilité à pouvoir prétendre à cette circonscription, puisque elle était de fait réservée à une femme (il le sait d’autant mieux qu’il avait manigancé pour proposer une candidate fantoche dont il aurait ensuite repris la place). Qu’est-ce qui le pousse à cette connivence publique assumée avec la droite Rétaise et Rochelaise? De quoi se prévaut-il, de secrets d’alcôve, de ses relations? A-t-il une conscience, une éthique, un petit bout de quelque chose qui ressemblerait à ça?
On l’a vu à l’Ile de Ré en réunion avec des responsables locaux UMP. On l’a écouté à FR3 Régions et l’on a entendu en boucle sans cesse le même argument: « la souche » et « la parachutée »; sans autre projet ni vision.
Certes, il a été l’ami et le soutien du Président. Mais le Président ne le soutient pas, ni le Premier Ministre, ni le Parti Socialiste, ni le PRG, ni les Verts, ni lePC, ni le FdG, ni le Modem.
Certes, il est l’ami de la compagne du Président, ça maintenant tout le monde le sait. Et la compagne du Président est amie avec une grande féministe, épouse d’un ancien premier ministre, homme si intègre, d’une telle rigueur morale, qu’il reste dans le plus grand silence! Et son épouse est tellement féministe qu’elle avait publiquement conseillé à Mme Royal, femme politique s’il en est, de faire du théâtre plutôt que de la politique en 2007. Eh oui! Tout s’éclaire!
Alors qui le soutient? Une partie de la gauche des terrasses de café et des commerces sans doute, celle de Fountaine, celle de la vengeance, accoquinée avec la droite Bussereau-Raffarin (tiens un petit-cousin Raffarin vote Royal sur l’Ile de Ré), »le parti des charentais » ils appellent ça, figurez-vous! Le « parti des charentais » contre l’étrangère, celle qui n’a pas rechigné à donner de son temps, de son énergie, et à apporter l’aide financière de la Région au moment de la tempête Xinthia, par exemple. Où était-il? Beaucoup s’accordent à dire que ce cumulard (trois mandats différents) est d’une grande inactivité. On n’a rien entendu de son programme, de son projet, parce que son projet c’est de la « foutre dehors » et et de rester bien au chaud entre amis, de droite, de gauche, qu’importe, mais qu’on ne vienne pas foutre le nez dans nos affaires. Même Maxime Bono n’avait pas vu venir cette déflagration. Il veut être député et puis c’est tout. Un désir vide de sens, de contenu. Un arriviste face à une soi-disant nouvelle arrivée.
Quand on lit les quelques enquêtes journalistiques à propos de l’Ile de Ré et la Droite locale (enfin! et trop tard, hélas!), quand on est attentif aux arguments avancés, aux méthodes employées, bien sûr ça soulève le coeur : ces thèmes sexistes et racistes, ces relents de l’exclusion, souvent complètement imaginaires, résonnent, dans leur mode et leur construction, avec les enquêtes sur le vote FN, rejet de l’autre sans savoir qui il est (on ne la connaît pas mais elle n’est pas d’ici, certains ajoutent même que lui non plus ils ne le connaissent pas, mais..il est d’ici!). Même la jeune candidate UMP qui a servi de leurre n’en revient pas de ces magouilles.
M. Falorni, porte-voix de cette idéologie rance, au nom de quoi? De ses engagements dans l’ombre, d’amitiés malsaines et intéressées? Pour l’heure, c’est lui qui est exclus de sa famille politique, c’est lui qui n’est pas à sa place en se faisant ainsi l’agent trouble de la mauvaise politique, et en prenant la place d’une femme. Il sera un non-inscrit, quel beau programme pour les Rochelais et les Rétais!