Chaque voix muette est une voix contre la démocratie
Le pire à l’horizon
Ce n’est pas la peur, c’est la possibilité du pire à l’horizon qui fera voter. Pour beaucoup la conviction sera là, plus que dans le choix du programme. Une autre forme de « conviction ». C’est sans doute à regretter que le désir vers l’idéal soit tronqué. Le désir l’est toujours cependant, il n’est jamais pur. Pour la Chose politique, il essaie de naviguer au près jouant du transfert et du rapport imaginaire à untel ou unetelle.
Ce fut mon cas en 2007, cette vaillante et audacieuse candidate #Royal brisant les tabous à gauche et à droite. Allant jouer le Romeo sous les fenêtres d’un #Bayrou quelque peu transi et timoré. Une Femme, diantre que nenni! Mieux vaux un #Macron non? Dommage. Regrets pour l’histoire de France. En 2012, sans emballement pour François #Hollande , que petit à petit on découvre et au fond on estime. Et quel’on regrette.
Actes et conséquences
Là, pour l’heure, beaucoup de colère contre les saboteurs incessants. Du même camp, dans une situation si difficile, si tendue, si douloureuse. Ont-ils un seul instant réfléchi à la portée de leurs actes ? Les conséquences sont là : #Hamon n’ouvre pas, continue comme un gamin à ne pas comprendre sa responsabilité dans la non adhésion de beaucoup. Pourtant il avait un boulevard. Des belles idées, des belles perspectives, (même si il n’y a rien d’inédit à revenir à une politique de la demande, quelle subversion!). Il eut juste fallu qu’il renonce à régler des comptes, qu’il prenne l’ampleur du costume Président, plutôt que faire la cour à Jadot2% et #Mélenchon, poule « sanguinaire » aux œufs d’or. Quel gâchis! Le « peuple » social-démocrate ( appelons-le comme on veut) était là, prêt, dispos, faisant fi des affronts. Sans doute plus emballé que par le jeune pagayeur #Macron (Ou pagailleur? Il la met bien la pagaille en tous les cas).
Mais non, il fallait persifler, attaquer, insulter, se plaindre plutôt. Et dénier les conséquences des actes posés aux yeux de tous, comme les motions de censure. (Je me demande souvent : un député doit-il surfer sur l’opinion pour lui plaire, ou plutôt l’éclairer, expliquer? Tous ces frondeurs n’étaient guère nourris de courage au fond, plutôt mus par le souci de garder leur siège).
Le pire/l’ignorance
Là, ici, maintenant, il y a le danger de l’ignorance. Il y a l’attirance du pire, #MLePen.
Mais aussi d’une tout autre façon, hélas, vient le risque #JLM même s’il n’est pas « le pire ». Il y a de grands différences, ils ne sont pas en miroir, mais leur élection aurait des conséquences néfastes, l’un et l’autre. Et puis tout de même ils jouent sur les mêmes cordes (peur colère rejet Europe Russie etc.. JLM ne dit-il pas « rendre la France aux Français »)? ((Un votant Mélenchon : « pourquoi pas voter FN pour casser la baraque ». #le79inter no comment..)
De #Fillon je ne dis mot, je ne peux concevoir à ce point la catastrophe morale qu’il illustre pour représenter la France dans le monde.
Ne nous y trompons pas avec #MLePen c’est la prise de pouvoir sur l’Etat, utilisation possible de l’article 16 de la Constitution vers les pleins pouvoirs, main mise sur police justice armée culture (et n’oublions pas les psychanalystes visés comme jamais); l’alliance pour le désordre du monde Trump-Poutine. Racisme, haine, et peur, déroute bancaire, économique. Grande confusion.
#JLM c’est plutôt miroir aux alouettes, inconséquence économique et géopolitique, promesses tous azimuts impossibles à tenir. L’isolement. C’est aussi déroute. Et, par en-dessous, rien de paisible. Pour une part non dite, l’appel à l’insurrection sans mesurer les conséquences, lâcher les freins de la pulsion, de la jouissance, surmoi et ordre. Rien d’une révolution paisible. #JLM a ourdi (hélas comme la blonde!), a nourri la colère primaire, il s’est nourri de cela contre le pouvoir depuis cinq ans. Il l’a cultivée, engraissée, engrossée savamment et sauvagement en même temps. Et à regret je le dis, il a nourri ainsi, en authentifiant toute plainte individuelle et collective, en la labellisant comme juste et légitime sans éclairer sa part imaginaire, en vociférant de façon accusatoire contre le pouvoir, il a nourri sciemment la nauséabonde solution possible vers la voie #LePen.
La blonde et sa tactique de la parole vide, du tout se vaut dans la langue, le blanc, le noir, pourvu qu’on la croit, la parole jouissance, celle qui ne fait pas appel au savoir, mais aux tripes profondes de notre détestation de l’autre, l’ennemi, l’étranger, ( celui à qui l’ « on » donne tout pour jouir mieux que moi, et moi ceinture). Ça marche, ça devient vérité, même pas post. Passion de l’ignorance exploitée H24. Et… relayée en continu.
Not concerned
Et puis il y a les « #PRAF » (Brice Teinturier) pas innocents non plus, les tenants de la responsabilité imputée à l’autre : les « Plus Rien à faire », les « j’m’en tape », les « tous pareils, tous pourris », les « rien ne change pour moi », les « je demande pour moi, on ne me donne pas, de l’autre je m’en fous ». Et puis il y a ceux qui s’en vont se promener, ferment les yeux, « on s’y fera, ça n’arrivera pas » ne ferons même pas de procuration. « Pas pour moi, mon monde est autre, elle ne passera pas ».
Ou bien « ça changera quoi? » « Je suis intouchable dans mon bonheur, ma vie locale, sociale ». « Ca ne sera pas long ». Les inconscients aveugles de ce qu’enseigne l’Histoire universelle, les histoires de tant de pays et leurs dictatures, que pourtant, en libertaires de gauche éduqués bien souvent, ils ont suivi avec passion. Comment leur faire entendre que chaque voix muette est une voix contre la démocratie?
« l’abstention peut dévoiler, sous sa face de renoncement, sa face de folie, où se loge un fantasme d’abandon à la catastrophe qui peut être mortel (5). L’identifcation au meneur selon un trait d’idéal, qu’avait dévoilé Freud dans les années 30, est remplacée par une jouissance mortifère. » Eric Laurent LacanQuotidien 644
Un vote rien d’autre
Car il nous faut pour l’heure prendre acte du Réel? Et donc, pour beaucoup, du compromis incontournable à accepter. Du choix sans doute forcé qui nous échoit. Nous éloigne-t-il d’un idéal? Pour ma part, je n’aperçois aucune lumière idéalisée à l’horizon gauche gauche. Du calcul, masqué, usant des mêmes ficelles sous la promesse d’une Constituante fake. Nous ne pouvons nous offrir le luxe d’un faux idéal tronqué, une fantasmagorie archaïque et inadaptée à l’Actuel. OU bien d’un beau « programme » qui aurait pu faire envie, mais qui se noie dans le subjectif d’un règlement de compte et qui ne renonce pas à une certaine illusion archaïque.
Il eut fallu François #Hollande twice. Pour une poursuite affinée, avertie de la reconstruction entamée. François Hollande rendait la France plus aisée, malgré les résistances, les contestations, et les malentendus en boucle sur une seule phrase tronquée (ennemi/ monde de la/finance..). Il aurait dû durer, car les temps troubles nécessitaient cela, et qu’il avait acquis une force et un savoir. Nous nous devions cela.
Là s’orienter du Réel impose un vote. Un choix forcé. Pour déjouer la nécrose possible d’une blonde brune. Rien d’autre. Sans discussion.
APPEL DES PSYCHANALYSTES CONTRE MARINE LE PEN
Juste avant le deuxième tour des #Présidentielles2017. Il a fallu hier soir supporter l’horrible mégère gueulante et menteuse, dont la stratégie d’embrouilles et d’insultes n’a pas su masquer le vide sidéral du programme, qui n’a pour ossature que racisme, xénophobie, et haine de l’autre. Et pour finalité la prise de pouvoir sur l’Etat Français.
Prenons garde. J’espère que quelques-uns de ses « fans » hypnotisés saurant retrouver le chemin de la démocratie; souhaitons-aussi ardemment que les « révolutionnaires » insoumis prendront le temps d’éprouver leur vérité intime et poseront (enfin!) l’acte, le seul acte qui compte à ce jour : #jevotemacron