J’ai le sum. Pour ceux qui ne sauraient pas, c’est un peu avoir la rage au fond. La rage, teintée d’une sorte de constat un peu mélancolique face au réel, « dégoûtée » comme disent les jeunes (mes excuses si c’est déjà un peu daté, tout va si vite!, mais c’est cette phrase qui court dans ma tête).
Florilège
ICI
*L’équipe de campagne de F. Hollande est constituée.
« Pour des raisons que chacun peut comprendre, ils (Royal et Montebourg) n’intégreront pas l’équipe de campagne. Ségolène Royal, qui a été candidate à l’élection présidentielle, ne pouvait y figurer. Chacun doit avoir sa liberté », (ajoute) M. Hollande. (lemonde.fr 16/11)
Bon! tout cela est sans doute décidé en bon accord. Tout de même je ne comprends pas bien: Valls n’était-il pas candidat aux primaires?
Les 2 amies sont là, Najat Valaud-Belkacem et Delphine Batho. Bonne chance à elles deux, qu’elles trouvent leur chemin sans se désavouer. Et Guillaume Garot aussi. Najat vite en selle pour donner le meilleur pour la victoire de FH.; un peu court tout de même l’analyse et la critique des « erreurs » de 2007. (BFMTV) (mais je ne suis pas « formatée » partisane, alors certains comportements, alliances etc.. tout cela doit échapper à ma « comprenette ». Ah! le monde et les moeurs de la politique!).
Et puis la parité? Dans l’équipe de campagne, et pour les législatives? Réelle, pas juste pour faire comme si? Je vous renvoie à ce point de vue de Olga Trotsansky, Secrétaire générale du Laboratoire de l’égalité et élue PS, qui « dénonce les renoncements de son parti pour les législatives ».
Les petites phrases qui traînent: D. Cohn-Bendit: « FH se ségolénise », Moscovici: « ne pas faire les mêmes erreurs que SR en 2007 »; ben voyons, c’est elle qui a fait les erreurs, et pas l’ami DSK par exemple et ses siffleurs de meeting et lanceurs de cassettes d’Euro RSCG et alii.; Mosco. qui disait qu’elle était out. Drôle tout de même l’impact de cette femme dans le discours, on se « ségolénise » maintenant. Evidemment c’est négatif, ça aurait pourtant été bienvenu qu’on se « ségolénise » un peu plus de partout quand on voit le spectacle peu opportun des négociations avec EELV; ah! l’appareil EELV, les postes! Mme Joly au moins est plus authentique, plus rigoureuse (trop?). Que n’a-t-elle cessé d’ignorer Royal, que n’ont-ils soutenu la plus écolo de tous, quand on voit les incertitudes de toutes parts, le projet peu précis par rapport au nucléaire! Conseil politique, Aubry; shadow cabinet, où est l’écologie? Ca y est chacun se place pour la suite..on y voit un manque de travail, d’élaboration et de recherche, on y voit les moeurs politiques dans toute leur face de comédie (si cela n’engageait pas le pays!), un certain amateurisme par rapport à des sujets si cruciaux. Valls/ami sincère de Dsk/ bénéficiant des services d’EuroRSCG pendant les primaires (de même que Montebourg) ( R. Bacquée Le Monde 6/7 nov.), s’occupe de la com. FH! Quel message! Tous ces hommes cravatés 5Oans!
* Moi, je verrais bien pour Royal un grand ministère « écologie industrie transport » car « tout se tient » comme elle le dit.. (on peut rêver…) Car, pour ce qui est de la clarté et du travail, suivez mon regard :
– Flamanville, Ségolène Royal : « Je fermerai la centrale nucléaire de Flamanville si je suis élue » Le Point 24/09/2011
– Notre Dame Des Landes/ Nantes, Les déclarations de Ségolène Royal démontrent que le débat est plus que jamais ouvert Blog de François de Rugy. 1.10.2011
« Ce matin, à Nantes, Ségolène Royal a appelé à une « remise à plat » de l’ensemble du projet de nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à l’organisation d’une « nouvelle enquête publique » et à un « moratoire »..
– Consultée par GreenPeace: « La candidate se place désormais dans le groupe des engagés, devançant ainsi Martine Aubry, qui avait fait une timide entrée dans ce groupe en août dernier, au moment du lancement du Stress test.
Ce placement s’explique notamment parce que Ségolène Royal est la seule des candidates socialistes à avoir clairement pris position contre la mise en service de l’EPR de Flamanville actuellement en cours de construction. C’est aussi la seule candidate socialiste à avoir pris position pour l’arrêt du retraitement des déchets nucléaires et l’utilisation de plutonium sous forme de Mox, et pour l’arrêt des exportations de réacteurs et d’usines nucléaires à l’étranger. C’est donc à l’heure actuelle la candidate qui propose la position la plus construite et la plus complète sur la transition énergétique. »
Une politique énergétique pour le 21ème siècle, et réponse à GreenPeace (ça vaut vraiment le coup de le lire).
ET PUIS … AILLEURS
* Le chemin difficile des Printemps Arabes, la menace directe pour les femmes.
Point de vue de BHL sur la charia en Lybie, hmm!, à méditer : Le point
En Tunisie « le futur premier ministre rêve d’un retour au califat » (Le Monde 18 nov.)
*Europe: « L’effacement de la démocratie » François Bonnet Mediapart
« Les établissements financiers ont remplacé les électeurs ; les bourses ont remplacé les partis ; les banquiers et les technocrates ont remplacé les chefs d’Etat et de gouvernement. Depuis une semaine, nos démocraties s’effacent devant les coups d’Etat des marchés. Alors que sauver l’Europe voudrait dire revenir devant les citoyens. » L’Europe dirigée par Goldman Sachs? Ceux-là même qui nous ont mené à tant de dérives?… »
ou bien :
Europe: « Les hommes de Goldman Sachs » Martine Orange Mediapart
« Propulsés à la faveur de la crise, Lucas Papademos, Mario Draghi et Mario Monti sont tous liés à la banque d’affaires Goldman Sachs. Et ils ont tous trempé, aussi, dans le maquillage des comptes et la gestion des dettes européennes. Comment peuvent-ils être aujourd’hui les sauveurs de la zone euro? »
Et puis..
*L’extrème-droite entre dans le gouvernement grec. (Le Monde 17 novembre).
Ceci va d’ailleurs avec cela, il me semble, la défaillance du Politique dans sa complexité faillible, l’exploitation de la peur, le rejet de tout ce qui ne serait pas Soi, la maîtrise trompeuse et illusoire des « marchés », la maîtrise virant au totalitarisme, le fantasme d’un Grand Maître qui règle Tout, nos pertes et nos crédits/profits, nos plaisirs et nos jouissances; les marchés et leur caprice fou, exigeant du rendement sans perte, comme si le gain toujours ne nécessitait pas une perte, un manque, une privation; ce seront nous les pertes et les déchets, nous en tant qu’êtres libres; les marchés ayant perdu la boussole de leur strict rôle de régulateurs; les fonds de pension, une assurance sur la mort, ou plutôt rêvant d’immortalité. Exigeant « juste » notre jouissance de « consommateurs aveugles et décérébrés ». Les marchés, notre charia à nous.
Oui c’est un monde de grand désordre. Les désordres dont parle Royal depuis longtemps :
« C’est […] le désordre le plus profond qui domine dans plusieurs secteurs car l’essentiel des valeurs paraît fragilisé, remis en cause. Désordre du chômage, désordre du territoire, désordre du sous-développement, désordre des inégalités, désordre de l’exclusion des femmes du champ politique, etc. ce livre en tente l’inventaire et suggère pour chacun d’eux des pistes d’action. » (Ségolène Royal,La vérité d’une femme,1996), désordres qu’elle dénonce bien souvent : « .. j’ai voulu que la France renoue [avec] ou crée un ordre social juste, qui s’est aujourd’hui brisé sous les coups des désordres qui ont tout envahi : le désordre financier international, le désordre bancaire, le désordre social, le désordre de la sécurité, le désordre de l’école, le désordre environnemental, le désordre industriel, le désordre éducatif, j’en passe et des meilleures.. » .
Epoque de changement chaotique qui déclenche un mouvement réactionnaire, forçage vers l’asservissement, nouvelle contrainte esclavagiste plus insidieuse parce que simultanément la science et la technique construisent indéniablement du mieux-être matériel; pousse-à-jouir immédiat devenu la norme, qui rendrait vain le désir de politique, d’autant plus que l’individualisme, voire le narcissisme aigu des responsables politiques empêche toute action mondiale efficacement concertée : je pense notamment à la lutte contre le blanchiment, la vente d’armes et de drogues, et donc la collusion entre les états et les mafias; je pense aussi à l’inefficacité insupportable des états à régler le problème israélo-palestinien, coincés par leur culpabilité, leur attachement au pouvoir, leur manque de vision et de courage. Asservis eux aussi.
Pendant ce temps-là, dans le « local », Ségolène Royal se bat, seule, contre l’Elysée et les mesures de rétorsion iniques infligées à sa Région qui légitimement n’a pas voulu payer ce qui ne lui revenait pas (LGV); on aurait aimé que les petits camarades des régions voisines concernées fassent front eux aussi..
Le temps va venir de tourner une page mais dieu que c’est difficile !
Je rappelle : « solutions concrètes », toujours actuelles,
et, à propos de la victoire de Kirschner en Argentine, la belle pensée de Royal, encore :
(par ex. chap. III ) « L’Europe serait bien inspirée de regarder davantage ce qu’ont réussi des pays comme l’Argentine et le Brésil dans une Amérique latine qui s’enracine à gauche comme l’ont montré, ces dernières années,l’écrasante majorité des élections présidentielles : non seulement les argentines et les brésiliennes, mais également celles de l’Equateur, du Salvador, du Pérou, de la Bolivie, de l’Uruguay d’ailleurs.
Quelles que soient les spécificités des contextes nationaux ou les histoires particulières des dirigeants et des dirigeantes élu(e)s,c’est la réponse de gauche qui apparaît la plus juste, la plus efficace et la plus crédible.
Le temps est venu du « retour des caravelles », comme disent nos amis brésiliens.
Autrement dit : le temps est venu, pour notre chère et vieille Europe,
de cesser de recycler des recettes qui ne marchent pas et de puiser une partie de son inspiration dans ce qui fait ses preuves de l’autre côté de l’Océan… ».
(A suivre).