Archives par mot-clé : dire

JLG France_inter 21 mai

27’ Le bon cinéma a toujours annoncé en avance les catastrophes.. sans succès. 30’ je suis pour les frontières mais contre les douaniers.. les frontières sont faites pour passer. Entre une haie et une route on passe. 32’ ils ont fait une monnaie commune avant de faire une culture commune.. 34’ il vaut mieux que ça aille mal à un moment le mal vs dit quelquechose 35’ je me sens européen depuis Vercingétorix ou Charlemagne 41’ ce ne st pas des citations ce sont des preuves dit Sollers 45’ à propos du titre « film socialisme » : en banque on dit qu’il y a des obligations bancaires des titres ou même des produits qui ne valent rien et on les titrise ils obtiennent de la valeur même si ça ne vaut rien à cause du titre…Dans la métaphore de banque il y a le mot dette ce que j’aime pas c’est avoir des dettes et faire un film c’est payer ma dette aussi d’une certaine façon qui doit être inconsciente ou symbolique ou tout ça, donc le titre dit j’ai un titre obligataire le voilà film socialisme, ou bien adieu langage, et bien je dois payer ma dette (-ah qui ?) à ceux qui verront que je l’ai payée, s’ils le voient parce que souvent on me dit que je ne l’ai pas payée.. 52’ je suis né en même temps que le parlant et du reste j’ai peu parlé j’ai parlé très tard, vers 15-16 ans j’ai quasiment cessé de parler comme un autiste (pendant un an ou 2) ma mère s’est inquiétée j’ai dit dit non c’est de la philosophie.. 59’ le chien : comme il y a le chien on parle du chien et il n’y pas de dispute, si on veut du lien social il faut du chien 64’ il ne faut pas restaurer la Sixteen elle est comme ça si elle s’effondre elle s’effondre…il serait mieux de faire des films plutôt que de sauver de maquiller le visage.. produire, pas besoin d’engranger du capital du capital culturel.. de la valeur ajoutée séparée du capital 66’ les cahiers : on ne savait pas qu’il y avait des grands maîtres un jour on l’a découvert 68’ on ne fait pas table rase elle se fait elle-même, ne pas transformer les pyramides en tour Montparnasse… (ne pas) sauver à chaque saison les feuilles qui deviennent automnales.. 77’ on était plutôt des moines (les cahiers) 80’ la mort non je pense à la souffrance …j’ai souvent pensé à la fin de Paul Lafargue à l’âge de 69 décidé d’arrêter de partir…

 

faire un film c’est payer ma dette j’ai un titre obligataire  le voilà

© evah5

Adieu Patrice Chéreau.

Immense. Lumineux. Simple et curieux. Ouvert. Interrogeant. Inquiet. Créant.

Eveillé.

La France (si étroite d’esprit en ces temps troubles) perd un Poète. L’humanité toute entière.

Un pour qui l’enthousiasme et la katarsis grecs sont de la langue. Pour qui les corps de désir ne sont pas pornographie mais danse parfois mortelle. Pour qui donner perdre aimer détruire étreindre est la ronde folle du verbe et du corps.

Merci pour tout.

Ma douleur est grande.

Reposez en paix.

 Patrice Chereau
Patrice Chereau

le monde est en tumulte


 

Autisme/Stop à la confusion!


Stop à la confusion, le déferlement de haine et d’ignorance, la manipulation et la transgression. Ce qui arrive là n’est pas tout à fait nouveau. Les tentatives de destruction et de dénigrement des pratiques psychanalytiques et leur savoir-faire clinique ont depuis longtemps  fait leur sombre propagande. Là, elles en remettent un coup, virulent. Profitant du désarroi légitime des parents et de leur implication très forte auprès de leurs enfants, bien légitime aussi, même si parfois un peu plus de distance permet des effets plus pacificateurs (comme pour toute difficulté les plus proches ne peuvent pas toujours être les mieux placés pour aider.. aïe je sens que là déjà j’en dis trop.. ), bref profitant de ce désarroi, surfant sur évaluation, discours scientiste, rentabilité, efficacité, mirages en tous genres, pour contrevenir au mal-être et dénier toute dimension psychique et singulière pour chacun de nous, humaniste a minima plutôt que mécaniste, voilà donc que ces associations outrepassent allègrement leur pouvoir et leur savoir, si mince! Mieux, voilà que l’Etat, et une Instance Publique, la Haute Autorité de Santé (HAS), projettent de se proclamer légitime pour décider quelle thérapeutique est à autoriser ou à interdire. Sortant là effrontément de leur rôle. Psychanalystes, délinquants peut-être? L’attaque est rude et sévère, exorbitante. C’est un plan très concerté, le même qui tente de faire sortir la psychanalyse des enseignements universitaires, le même qui veut fabriquer des psychothérapeutes au rabais.

../ »- L’enjeu, quel est-il ? C’est de savoir où iront les fonds publics. Extrêmement minoritaires, les techniciens du conditionnement comportementaliste voudraient bénéficier désormais d’un soutien exclusif de l’Etat. À cette fin, ils ont excité des parents d’autistes, et manipulé leur souffrance, sans nul doute authentique, pour la transformer en force de frappe anti-psychanalyse et anti-psychiatrie. Ces associations aux maigres  effectifs se sont coalisées, et se sont livrées à un lobbying prolongé. »/..  (note de synthèse  d’un Haut-Fonctionnaire à l’intention de sa hiérachie)

../ »Si la HAS suit les recommandations extrêmes inspirées par « Vaincre l’autisme » et ses experts, cela revient à créer ex-nihilo une bureaucratie médico-sociale pouvant prendre en charge 800.000 personnes et 8.000 enfants chaque année. Nous retrouvons là le type d’utopie inspirée au gouvernement britannique, par les mêmes secteurs scientistes, d’un vaste réseau de centres de psychothérapie comportementale brèves pour lutter contre la dépression et le chômage. Cette vaste usine à gaz a eu du mal à dépasser les Centres expérimentaux. Le changement de gouvernement a mis un terme à ce déploiement et l’on attend la publication des résultats »/..E. Laurent La fin du règne de la HAS.

Une association notamment se démène « Vaincre l’autisme », tel est son nom. « Vaincre l’autisme », quelle curieuse conception, illusoire, rabattue sur le médical, ou sur la guerre .. Vaincre le cancer, vaincre le sida,  la pauvreté  peut-être même,  mais là ne devrait-on pas d’abord et avant tout  mettre en avant  les autistes eux-mêmes, sujets qui pour être « affectés » d’une certaine pathologie de structure n’en sont pas moins sujets; « vaincre l’autisme », pour faire croire que cela peut disparaître?

Pour ma part, je ne reprendrai pas ici les questions autour de la génétique, ni non plus les insuffisances criantes de lieux d’accueil et de soins pour ces enfants, je  dirai ceci:

J’ai été auprès d’enfants et adolescents autistes en pédopsy pendant plusieurs années Continuer la lecture de Autisme/Stop à la confusion!

Chloe Delaume/ »Une femme avec personne dedans »

Chloé Delaume, une « femme » qui cherche, crée, parle, invente, prend des risques; cela qui est si rare de nos jours, loin de la bouillie romancière et fictionnelle qui envahit le marché. Merci.

Merci Mediapart pour ce moment précieux. (extraits) (plus ici).


Chloé Delaume: une geste politique par Mediapart

Chloé Delaume: vous en êtes où avec votre Je? par Mediapart

Chloé Delaume, Une femme avec personne dedans, Seuil, « Fiction & Cie », 180 p., 15 euros Continuer la lecture de Chloe Delaume/ »Une femme avec personne dedans »

9 septembre 1981/ 30 ans


Trente ans que Jacques Lacan s’est éteint. L’honorer, continuer à visiter son dire, s’y référer sans dogme mais avec le respect  dû à ce grand homme, soucieux de vérité, de rigueur de pensée et de pratique, attentif à chacun, rencontré, souffrant. Retourner au « texte » toujours, « casser des cailloux sur la route du texte » disait-il.

lacan

 

Pas seulement une pratique, une éthique, un mode de vivre. De la conceptualisation du symptôme, ce qui ne va pas et que l’on ne veut pas lâcher, au sinthôme joycien, nouage inédit qui tient l’édifice du parlêtre.

Lire les dernières parutions: Ou…pire Le Séminaire livre XIX établi par J-A Miller Seuil; Je parle aux murs (entretiens de la Chapelle Sainte-Anne);  et Vie de Lacan J-A Miller Navarin Editeur.

(re) Voir /écouter La Conférence de Louvain/ et Télévision

Que de bêtises, méchancetés et bévues n’entend-on pas ces jours-ci!  Signes de la passion de l’ignorance, et d’une profusion imaginaire qui comme bien souvent vient voiler un déni de soi, une crainte du réel! Laissons dire JA Miller: « ../ce que l’on désigne sous son nom, reste encore de nos jours honni de tous les courbés pour faire carrière, les forcenés du conformisme, identifiés jusqu’à l’os à leurs insignes, médailles en chocolat, fonctions sociales ou simulacres  cool, …ceux ou celles qui se travestissent en porte-parole de l’humanité, de son bon sens, ou de l’esprit incréé du monde, pour vitupérer les vices supposés de Lacan, acharnés qu’ils sont à lui faire la pire des mauvaises réputations. ..quelques timides adoraient en lui un surhomme, alors qu’il se voyait plutôt comme un malheureux aux prises avec le réel, notamment le réel des autres. » (Vie de Lacan p.20).

Ne pas vouloir reconnaître et dire l’apport majeur  au savoir et à la pensée, la reprise du flambeau freudien, tout aussi bien qu’au vivre/ ek-sister disait-il/ c’est bien sûr « reculer devant son propre désir »; ne pas vouloir savoir (hystérique), douter (obsessionnel), nier (pervers), haïr parce que trop aimer (paranoïa). Qui alors s’en tirera de ce refus? Sans doute pas l’Humanité:  « Plus on est de saints, plus on rit, c’est mon principe, voire la sortie du discours capitaliste, ce qui ne constituera pas un progrès, si c’est seulement pour certains» (Télévision, Paris, Le Seuil, 1974, p. 29.)

« Le « Un », le « Un » vous dis-je! le « Un » c’est aussi le culte de l’identité de soi à soi, la difficulté à supporter l’Autre, celui qui ne jouit pas de la même manière que vous » J-A Miller  (in Le Point 18 aout 2011) à propos de  Ou..pire  et  de « l’Un-tout-seul. Seul dans sa jouissance.. . Cet  « Un-dividualisme »  qui vient.

 

« un acte de foi.. »


Lacan conférence de Louvain 1972 extrait