Sans retenue…


… un flot de jouissance en place de vérité.

Donc, dans l’affaire du Sofitel, revirement, retournement de situation. Ce n’était pas impossible que de nouveau éléments apparaissent, les avocats l’avaient annoncé, la justice américaine fonctionne ainsi. C’est troublant bien sûr, tous ces nouveaux éléments à charge.  (C’est surtout troublant d’ailleurs que de ceux-là on ne doute pas).  Mais ce n’est sans doute pas le terme de toute l’histoire. Il y a deux personnes qui savent ce qui s’est passé dans cette chambre. Ce qui s’est passé et pas forcément ce qui les a poussés à agir comme ils l’ont fait.

Ces derniers jours pourtant, on croirait que si, que tout est réglé, que la justice a dit son mot…

Politiques amis, journalistes, sondeurs, télévisions, presses, media en tous genres, l’inflation du verbe et de la jouissance est à l’oeuvre, faisant bien peu de cas d’une retenue nécessaire, d’un silence même pourquoi pas? Pour le respect de chacun des protagonistes. à lire Richard Trois

Au bord de l’obscène. Quel emballement, ad nauseum. « Le temps réel médiatique s’est imposé au temps long judiciaire », « contrôle des histoires », « tension narrative », « spectateur sidéré », (Christian Salmon dans Libé du 2 et 3 juillet, p. 9), sujet captif comme je l’ai déjà dit. Storytelling. Le pire ce sont les réactions bien peu mesurées des amis politiques; de grâce, silence!

Et puis, plus généralement, suis-je naïve de penser qu’une femme violée, si c’est le cas, même menteuse, reste une femme violée. Alors, si pour être victime, si c’est le cas, il faut être vierge et pure, c’est bien évidemment toujours le même refrain, et cela n’a pas changé : « tu l’as bien cherché! » (voir infra « Présumé(e) »). Humain sans noirceur et sans défaillance, cela n’existe pas, ni pour l’un, ni pour l’autre, ni pour aucun de nous.

La suite nous dira peut-être un peu de la vérité, peut-être. La justice, qui tranche aussi sur la retenue ou pas de l’agir, nous en dira un bout, la dictature médiatique et, hélas, pour une part, politique, voudra bien sûr nous en imposer une autre. Qui y gagnera quoi?

Jouissance collective sollicitée par la représentation de l’acte sexuel et sa violence, la chambre et ses secrets…Retenu(e), prévenu(e), détenu(e), reste un insu que le grand marché n’aimant pas le vide comble répétitivement.

Chacun dans sa vérité intime devra pouvoir trouver sa réponse.