Je vote clair et responsable.


« Je fais confiance à François Hollande » a dit Ségolène Royal

Sage décision; cela ne donne pas quitus bien sûr. Mais un certain nombre de ses propositions sont reprises, et c’est important, reprises et non « copillées ». Royal garde son cap, sa liberté, son style, ses idées, et sa détermination à ne pas oublier les classes dites « populaires », les oubliés.

Le récit médiatique continue de plus belle. Il est curieux que ce soit celle qui, ces derniers jours, en bénéficie le plus, qui veuille nous faire croire qu’elle est « l’anti-système »! Pourtant le système, ça la connaît!

Ce que j’en dis, pour être claire :

Je n’aime pas la « retape » que fait Aubry, ni ses mensonges, ni ses dénégations, ni ses surenchères. Je suis en effet très agacée par cette histoire de gauche molle, dure, forte, tous ces qualificatifs qu’elle a lancés.  Cette posture de combattante, jonglant entre le « nous » et le « je », mélangeant impunément sa place et son rôle de première secrétaire et sa place de candidate aux primaires, de celle qui a tout fait, tout pensé (et encore une fois « c’est moi qui »: banque publique, primaires etc…). – à RTL elle en remet une couche sur la morale!  Ce vendredi matin elle va trop loin!

Au Congrès de Reims,  elle a montré sa façon de faire de la politique, et cette façon ne me plaît pas. Des méthodes musclées et parfois peu honnêtes. Puis elle réécrit l’histoire.

Son appel à voter pour elle parce qu’elle est une femme est sans fondement et déplacé. Son féminisme est aussi plus que discutable. Souvenez-vous par exemple des sales réflexions à l’adresse de Royal de toutes ces « amies » femmes  en 2006! Des propos très antiféministes de certaines femmes au PS pendant la campagne de 2007. Insoutenable! Belle illustration de la rivalité féminine virant à la haine et au rejet. Voynet, Guigou, Buffet.. seule Laguiller avait pour la première fois donné une consigne de vote au deuxième tour. Et puis les 35h ont-elles vraiment amélioré la vie de toutes ces femmes à temps partiel, caissières, ou  femmes de ménage, notamment les femmes seules avec des enfants?

Martine Aubry nous leurre; sans cesse. Elle reprend les idées des autres en déclarant que ce sont les siennes. C’est curieux comme il y a une illusion collective à la croire tellement à gauche!
Et si ce qui l’animait au fond était uniquement d’être la PREMIERE Présidente, ce qui à échappé à Ségolène, lui piquer sa place en quelque sorte, ce qu’elle n’a cessé de faire depuis bien longtemps : prendre ses mots, ses expressions, ses idées, sa veste rouge, se féminiser, lui prendre la place de Premier Secrétaire, etc…
Hollande est plus sobre dans le style, il veut axer sa campagne sur la jeunesse, et la fiscalité, ce qui ne veut pas dire qu’il ne fera rien d’autre.  Pour preuve sa lettre à Montebourg, où il apparaît clairement qu’il a quelques idées tout à fait de gauche quant à la façon de traiter la question financière et bancaire.
Sur les propositions, je ne vois pas grande différence, et chacun à sa façon tient compte de certaines idées de Royal, par exemple : licenciements boursiers, non-cumul, séparation banques, entre autres, comités citoyens chez Hollande, pour la « croissance verte », on cherche, aucun ne peut avoir l’audace de se prétendre écolo (pourtant « on » fait déjà des alliances avec les écolos chez Aubry!). Évidemment, le projet fourre-tout et très gauche tradi. d’Aubry séduit beaucoup plus mais il n’est pas plus progressiste. Ils suivent tous les deux le programme du PS  (collectif, qu’elle n’ a pas fait toute seule, notamment parce que beaucoup de propositions viennent de Royal).  Rien, bien sûr n’est très excitant là-dedans ni très audacieux, mais si au moins cela était appliqué. Ca ne fait pas un souffle bien sûr!

Le récit médiatique continue de plus belle. Méfions-nous qu’ils nous emportent tous. C’est bien pourquoi le combat juste et lucide de Ségolène Royal contre le pouvoir financier, sondagier, et médiatique quand il est en connivence avec les précédents, doit être le combat de tous. De même que son inlassable obsession des quartiers populaires. C’est le point essentiel évidemment, tous ces laissés pour compte, en rapport avec  la sociologie du PS (classes moyennes) qui est bien loin de représenter tous ces gens qui risquent bien sûr le vote FN. Il va falloir sérieusement y songer !


Quoi qu’il en soit.
Rien ne pourra effacer cet évènement de l’histoire: Royal a été la première femme  candidate  au deuxième tour d’une présidentielle en France sous la Vème République.

Royal a prouvé en faisant le choix d’appeler à voter Hollande combien elle était une vraie femme d’Etat ne servant que le bien commun et non sa propre chapelle, dépassant avec magnanimité ce qui aurait pu être orgueil, renoncement égoïste, esprit de revanche, de vengeance, et blessure bien légitime. (agissant là comme lui ne l’a fait ni en 2007 ni surtout en 2008, Congrès de Reims).

Telle est cette femme, vertueuse; transcendant son destin, sans cesse; Femme Debout.

Ainsi l’a dit Hollande au Bataclan : «Merci à Ségolène d’avoir compris au delà du tout qu’il y avait là une responsabilité, un enjeu, un devoir-même, de faire gagner la gauche en 2012, elle qui avait défendu cette belle idée de l’ordre juste en 2007, elle qui avait tant souffert de ne pas avoir su ou pas avoir pu faire le rassemblement, elle nous montre l’exemple», salue Hollande. La salle acclamant Royal.

Chacun est libre de son choix. Je suis quand à moi un être tout à fait libre. J’ai tout pesé, j’ai estimé la confiance possible pour l’un ou pour l’autre, j’ai fait fi de la passivité insupportable de Hollande un certain soir de novembre 2008, il suffisait d’un mot! Cela n’était pas chose aisée! 

Pour autant, considérant ce qui précède, et  considérant de même ma dette de fidélité à celle qui m’a depuis quelques années fait aimer de nouveau la Politique dans sa plus Haute Expression, moi qui n’allais plus voter qu’en traînant les pieds, pour tout cela et le reste,  Je voterai Hollande sans état d’âme.