Désir versus déni/ Royal notre solution


Tout le monde s’en mêle, et s’emmêle dans ses mensonges, ses falsifications, ses emprunts, sa « course à l’échalote ». Candidats, journalistes, embrassons-nous Folleville! Pourvu qu’il y en ait une qui  soit foreclose, occultée, dépossédée. Je sais, ces mots sont forts, excessifs dirons-certains, mais tout de même, hélas, c’est vraiment trop! Royal n’est pas nommée, elle est dépossédée, dépouillée, critiquée sans cesse; si elle l’ouvre alors elle critique, « égratigne » (Le Parisien); vite on va trouver la faille. Ses concurrents? RAS! Une construction de récit connivente, une alliance discursive, story-telling à l’oeuvre, propagande, ce que l’on met en avant, et ce que l’on tait, ce que l’on déforme, ce que l’on « omet », tout ce qui fait discours conscient ou inconscient, voilà ce qui est à l’oeuvre jour après jour.

* Pour Caroline Fourest (FRInter débat dimanche 2 octobre) elle n’existe pas, elle est  la seule à ne pas être nommée;  les propositions sur les banques, auxquelles cette dame  semble adhérer, c’est Montebourg et puis c’est tout! Royal en point aveugle! 

*Mediapart,  30 septembre, 9 présidents de Région (excusez du peu!), en soutien à Martine Aubry déclarent : « Nouvel outil financier proposé par Martine Aubry, la future Banque publique d’investissements offrira un soutien immédiat aux PME-PMI, grandes oubliées de la politique de l’UMP. Adossé à des fonds régionaux d’investissements pour les PME, cet établissement financera les entreprises fragilisées par la raréfaction des crédits. Conditionnées à des impératifs de protection de l’environnement et de développement de l’emploi.. », (et plus loin on parle de la … »croissance verte » parce qu’on en connaît un bout là-dessus au PS!). Quand je lis ça, ces méthodes d’appropriation des idées, ces « mensonges » permanents! Reprendre à son compte le donnant-donnant déjà logifié par Royal en 2007, la BPI et tout le reste! J’en suis avertie bien sûr, je sais la loi terrible de la politique, et ses pratiques, parfois en cousinage avec ce qu’il faut bien appeler de la « voyouterie mentale », (je n’aime pas du tout ce mot qui fait tant saliver N. Sarkozy), sauf que j’aime aussi beaucoup la politique dans sa noblesse, son anticipation, son sérieux, et… eh oui! sa poésie! Celle-là  que nous annonce  Madame Royal précisément. La Vertu  en somme.

*Bertrand Delanoe, chez Apathie a trouvé comment nommer Martine Aubry: « la présidente des solutions », eh oui! (voir post précédent), c’est Apathie, bien peu taxable de ségolénisme, qui doit le reprendre (et même le signaler à coucourama!). Il faudrait en rire: est-ce naïveté, est-ce de bonne foi, si c’est mensonge conscient c’est insoutenable, si c’est inconscient je me demande si ça ne l’est  pas encore plus, car cela dit une force de déni assez impressionnante! Une censure à tout épreuve, plutôt du côté de l’effacement, et de la main-mise pour le coup sur les signifiants de l’autre. Cela aussi que reproduisent sans cesse les journalistes.

Merci à ceux qui ces temps-ci font très correctement leur travail, merci Jean Daniel par exemple, pour votre respect;  merci JC Guillebaud de bien vouloir dire que le  PS reprend 18 propositions de Ségolène Royal.

Pour Rafraîchir la mémoire: Pacte présidentiel 2007 

3. Soutenir les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation et en leur réservant une part dans les marchés publics. (tiens! tiens!)

14. Conditionner les aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand l’entreprise dégage des profits substantiels et obtenir le remboursement en cas de délocalisation.

15. Moduler les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le CNE pour faire du CDI la règle.

69. Instaurer le non-cumul des mandats pour les parlementaires.(tiens tiens!)

On pourrait illustrer ce pillage encore et encore, le beau programme de Montebourg, l’état stratège, le non-cumul des mandats, la « croissance verte », etc..coucourama encore. Si la raison en était  qu’elle inspire la pensée commune, c’est bien légitime qu’elle mette au pot du débat public, mais là elle est  toujours « incorporée » sans qu’elle soit nommée. Pourtant son corpus politique est riche, fourni et bien plus progressiste que celui de ses camarades. Ce que la gauche lui devra et lui doit déjà est sans doute incommensurable.(De quoi Ségolène Royal est-elle le nom? p. 261. et tout l’ouvrage, excellent travail).

Ce dimanche, Canal+ Segolène Royal, une fois encore: « Changer les règles du jeu pour que les valeurs humaines/gagnent / sur les valeurs financières », remettre à plat le système fiscal pour qu’il soit plus juste, réforme bancaire, contrôle des banques. Loin « d’aménager le système » il faut « changer les règles du jeu », cela est dit depuis longtemps, et expérimenté. Alors, Point aveugle? 

Je laisse, pour ce soir, la parole à Annie Cohen, écrivaine, après l’amie Ariane (Mnouchkine) :

« En février 2007 déjà, j’avais publié une tribune dans le journal Le Monde, « Pourquoi je vote Ségolène Royal« . Je reste en tous points fidèle à cet engagement, j’entends les quolibets, les méchancetés, les moqueries, pauvrette qui n’a pas renoncé !« Femme imprévisible »« un brin fofolle ». Eh bien non ! Malgré tout cela, elle n’a pas renoncé, elle est encore là telle une lame d’acier, avec une pêche d’enfer, une foi intérieure, solide, vraie ! Pas de reniement chez elle, elle trace, elle ne s’est pas retirée, elle fait émerger ses lignes de forces. Elle a le sens du temps. Elle continue à mettre son talent dans le grand combat politique, social, économique, financier. »… »Cela est dit clairement, on lui reproche de « surjouer » sa féminité, les valeurs féminines, ou de se « poser en mère de la nation ». Voilà ce que disent les femmes qui, hier, la soutenaient. Quant à moi, j’affirme ma fidélité à Ségolène Royal. La sûreté de son projet lié à sa rigueur morale, son exemplaire courage, son énergie à rassembler, me commandent de la soutenir. »  LEMONDE.FR | 29.09.11

Que beaucoup d’autres viennent, libres de leur choix, et de leur décision, parce que voter pour elle c’est déjà voter pour la liberté, la désaliénation des marchés sondagiers, des appareils « verrouillés », la promesse d’une vraie « métamorphose » (Edgar Morin), le respect de tous ceux-là qui vivent dans ces quartiers et dans ces campagnes, et qui feront avec elle « partie de la solution ». Mais peut-être la France peureuse et conservatrice, de gauche et/ou de droite sera-t-elle gagnante encore cette fois-ci.  Je n’ose l’imaginer, tant nous ne serions alors dans aucun pas de progrès. Dans aucune Vertu.